samedi 2 juillet 2011

Bye Bye Camping car

J-3 avant de larguer le Camping-car à Baltimore. Depuis quelque temps déjà, nous sommes dans une phase de « fin de service » avec notre maison roulante. Nous essayons de terminer nos provisions au maximum et jetons ce qui ne nous est plus nécessaire. Cela procure un petit effet de fin de fête très désagréable. Mais un passage obligé pour tous les voyageurs. Il faut s’y faire. De toutes façons, il faut le dire, cette côte Est des Usa nous ennuie un peu. Hormis quelques belles étapes dans les petites villes citées précédemment, elle est loin d’égaler la beauté exceptionnelle des plateaux du Colorado. Nous ne sommes plus en phase de découverte et d’aventure depuis la sortie du Mexique. Mais les USA ont toujours malgré tout quelque chose d’attirant et je suis surprise de jour en jour par les américains et leur hospitalité.

Nous logeons à 30 minutes de là pour la préparation du véhicule pour son embarquement dans le Cargo. Nous repassons par la société allemande (Seabridge) avec laquelle nous l’avions importé au Canada. Il ne se passe pas une journée sans que je ne peste sur eux. Avares en réponses, les seuls documents qu’ils nous envoient sont non seulement en allemand mais les contacts cités sont obsolètes. Cela m’agace d’autant plus qu’aux Etats Unis, les règles portuaires sont extrêmement strictes notamment sur le fait d’avoir une escorte pour se rendre aux docks. Quelques explications seraient les bienvenues. Mais le temps presse, trop tard pour faire une recherche sur d’autres compagnies.

Mais la providence m’entend râler si fort et si souvent, qu’elle amène jusqu’à notre porte, un couple d’autrichiens. Ils viennent spontanément se présenter à nous dans une langue de Molière parfaitement maîtrisée. Toute une vie en Afrique francophone en tant qu’Agri-meteologiste pour l’ONU en est l’explication. En discutant nous nous rendons compte qu’eux aussi vont embarquer leur CC dans 2 jours en passant par Seabridge. Mais pas la filiale allemande. Avec le bureau américain de Baltimore. Ah booon ?. Le lendemain, les contacts étant pris, nous nous présentons auprès d’une dame toute ronde et lui expliquons notre besoin d’exporter notre véhicule. Nous croyons peu qu’elle pourra nous aider car nous sommes à j-2 du départ et selon Seabridge allemagne, il est impératif de réserver une place dans le bateau 1 mois à l’avance. Mais qui ne tente rien n’a rien, non ?

Contre toute attente et en moins de 2 heures, Helga nous trouve une place dans exactement le même bateau que celui que nous avions réservé, nous donne tous les documents nécessaires, s’assure auprès des douanes par téléphone que nous avons ce qu’il faut pour l’export, nous conseille et nous explique les procédures et tout cela pour 1500 euros de moins que les allemands ! Nous sommes super contents et c’est avec un plaisir non dissimulé que j’envoie un email d’annulation aux allemands dans la demi-heure qui suit, et ce, sans aucune explication. Na na nereuh.

2011_06_13_IMG_5065Ces contingences étant réglées, nous vidons entièrement le CC, trions, jetons, nettoyons. Ouh qu’est ce qu’on se marre ! Dans les soutes sont calés les outils, des fringues, les médicaments, les jouets. Tout le reste est planqué dans les rangements sous les fauteuils car le CC doit « avoir l’apparence d’être vide ». Alors que je décroche minutieusement les magnets et autres cartes postales que nous avions collectionné durant notre parcours, je me remémore avec nostalgie nos bons moments passés dans ce petit 12 m2. Et puis le CC redevient tristement neutre… Dernier diner, dernier petit déjeuner…. Mathis a les yeux tous embués comme dans les dessins animés japonais. Un peu ému de le laisser partir. Un bon nettoyage extérieur et nous filons à J-1 a l’hôtel situe à 5 minutes du port.

Et puis nous y voilà ou plutôt m’y voilà moi. Le rendez-vous est pris avec mon escorte à 9.00 près des quais. Il pleut, il fait gris, il fait froid. Un avant-2011_06_15_IMG_5176gout de Paris sans doute ? Je suis un peu tendue à la perspective de me démener seule avec l’administration portuaire. Alors que je patiente sur le parking, je jette un coup d’œil à l’intérieur du CC. Je revois les enfants dans leur lit le matin avec leurs cheveux hirsutes, nos repas de famille en visionnant un film sur ordinateur, nos « pardon, pardon » chaque fois que l’on se croise, moi en train de cuisiner le regard au dehors, les coups à boire avec les voyageurs rencontrés…toute cette intimité que nous avons eue à 4 pendant tous ces mois ensemble… et la petite balayette utilisée chaque jour et qui ne servira plus. Mes pensées s’abiment ensuite sur les gouttes qui tombent sur le pare-brise quand Sam me dérange dans le flot de mes lamentations.

Sam est mon escorte officielle, un black dodu immédiatement sympathique. «How are you today ? ». L’escorte est obligatoire depuis les attentats terroristes pour aller et venir dans le port. La mienne est super bavarde. Pendant deux heures en sa compagnie, mon anglais devient sportif : vite comprendre, vite répondre. Car Sam adore expliquer, commenter, plaisanter. Les démarches deviendront alors bien plus sympathiques. Il me fait le tri dans mes documents et me guide dans le port. Apres avoir obtenu un laisser passer pour moi, il me dirige vers les 2011_06_16_IMG_5256douanes. Et là je sais qu’il va falloir jouer serrer. J’ai en effet entendu dire que les douaniers tamponnaient systématiquement les cartes grises des véhicules exportés. Hors moi je ne veux pas. Sam est dubitatif. En me présentant devant le gars, je minaude : « oh svp, vous n’allez pas tamponner ma carte grise hein ? » « si, c’est obligatoire » « oh non ne faites pas ça, c’est un document officiel français ! » «  Je dois le faire » « si vous le faites, c’est une catastrophe, je ne pourrais plus vendre mon véhicule ! » et je n’ai surtout pas envie d’expliquer aux futurs acheteurs que nous sommes venus aux USA… « Normalement je dois le faire » mais il ne le fait pas pour mon plus grand soulagement.

Ensuite la compagnie maritime qui enregistre le véhicule et puis nous patientons qu’un gars vienne nous placer pour l’embarquement. C’est l’endroit où nous laisserons le CC. Et pour patienter, nous patientons. Plus d’une heure. Pendant ce temps-là, Sam fait joujou avec son nouveau BlackBerry. Il me cherche un restaurant au Port de Baltimore pour après. Il cherche la tour Eiffel. Ses questions et ses commentaires m’amusent : « c’est vrai que les hollandaises sont toutes blondes aux yeux bleus ? ah ! waouw, ça m’irait bien à moi une hollandaise ! » « si je vais en Europe, je vais en Belgique. Mon cousin m’a dit que les filles sont blondes aussi là-bas » « Vous avez de la bouffe japonaise en France ? (encore !) et internet ? » « Vous ne conduisez pas à droite en France ? » « Comment ça, le diesel est l’essence la moins chère en France ? et vous n’avez pas beaucoup de voitures automatiques ? Ici on n’a que ça, c’est parce qu’on est fainéants ! ».  « Et c’est aussi pour ça qu’on est gros. On est gros hein ? » « Moi j’ai pas d’enfants et quand une bonne femme m’embête, j’en prend une autre ! » «  Comment ça le coca coûte plus de 2 dollars en France ? » « Vous payez plus cher et vous en avez moins ? ».

Puis je me décide à aller relancer le gars dans son bureau même si Sam m’explique qu’il faut attendre. « Dites les gars, vous ne partez pas déjeuner sans m’avoir placée hein ? le petit camping car là ? » 5 minutes plus tard nous sommes placés près du cargo. Je laisse les clés au gars, jette un dernier coup d’œil au CC et repart dans la voiture d’une collègue de Sam qui me ramène à l’hôtel. Le CC partira dans une semaine. Voila c’est fini…

A partir de là, cher lecteur, si tu cherches dans ces lignes de l’exotisme, de l’aventure, des situations burlesques et des rencontres palpitantes, passe ton chemin. Dans les 15 jours qui vont suivre, nous nous transformons en touristes lambda en formule hôtel-restaurant et si de prime abord nous sommes contents du confort que cela procure, nous nous sentons vite moins libres que nous l’étions dans notre petit camping-car. Notre maison sera disponible au 1er juillet. Dans 15 jours. Nous décidons donc de faire un tour à Washington, Philadelphie et New york avant notre retour à Paris.

Tant que nous sommes là, nous allons au vieux port de Baltimore. A 2011_06_16_IMG_5267première vue, rien d’extraordinaire car des tonnes de magasins et de restaurants se disputent le bord de l’eau et les nombreux badauds qui se baladent. L’ambiance est cependant fort sympathique. Des « guides » au brassard fluo orientent les visiteurs et l’un deux me saluera 3 fois pendant notre balade. Il m’aime ou quoi ? Dans ce port, nous nous retrouvons nez à proue avec « le seul navire ayant réchappé a Pearl Harbour ». Oh mazette. Plus loin, un sous-marin se vante d’être celui à avoir terrassé le dernier navire ennemi durant la 2eme guerre mondiale. Il mérite un petit coup d’œil alors, d’autant qu’un sous-marin, on a jamais fait. En pénétrant dans cette boite en fer et en tôle, on se demande vite comment ont pu y passer des mois entiers ces soldats marins. Yen a qui ne sont pas faits comme nous sûrement.

Le lendemain, nous prenons le train. WaWa (shington) n’est qu’a 45 minutes en train de Baltimore. Certes c’est une grande ville mais moi j’ai envie d’y aller. La capitale des USA, ça jette non ? Arrivés à Union Station, nous sommes sous le choc. La gare principale de la ville est non seulement gigantesque mais aussi extrêmement belle et dynamique. Imaginez : au même endroit se trouvent des magasins chics, des libraires, des boutiques de réservation de voitures ou d’hôtel, des marchands de fruits mais surtout, surtout ,ce qui frappe c’est la beauté des lieux : Plafonds sculptés, Statues élégantes, sol en marbre, luminaires gigantesques…La classe totale.

Et ce n’est que le début.

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