lundi 27 juin 2011

And then…

Nous voici en Floride. Soleil, décapotables, cocotiers et maisons luxueuses…comme à la télé. Et un petit camping-car qui traverse gentiment sans déranger personne : le nôtre. Le choix est fait entre les différents parcs que propose Orlando : Ce sera Disney World. La faute aux studios universal que nous avions déjà fait à los Angeles, et à Arnaud qui ne veut pas passer la journée en maillot de bain dans les parcs aquatiques.

En arrivant sur les lieux, nous espérons loger au seul camping du complexe mais le gars bedonnant dans sa guérite nous informe cordialement et l’air navré que tout est plein. Hein ?! mais on est lundi et en mai en plus! Bah oui mais c’est ce qui s’appelle ne pas avoir de bol : nous arrivons à Orlando pile le week end du « memorial day », un des rares jours fériés existant aux usa. C’est bête hein ? D’autant qu’il est 18h00 et que la nuit tombe. Bon. Comme toujours dans ces cas-là, il faut réagir vite pour trouver un lieu sûr pour dormir. Hop hop hop !

Un Walmart alors ? non le seul du coin nous interdit de stationner. En Floride, les CC ça fait tâche ?. Un camping ? ah oui ou ça ? Il fait nuit maintenant. On réfléchit, on se tâte, on désespère. A côté des néons verts d’un Holiday Inn. Tiens, en voilà une idée qu’elle n’est pas raisonnable. Bon allez youpla boum. C’est fou comme la fatigue et la lassitude vous font faire des trucs qu’on ne ferait pas dans un état normal hein ? Un hôtel ?. Oula ! Danger. Tout ce qui nous éloigne du CC en termes de literie moelleuse et de salle de bain spacieuse, représente le danger de ne pas avoir envie d’y retourner…

Dès notre arrivée dans la chambre, un jeune homme vient nous engueuler car nous faisons trop de bruit : on va réveiller le bébé. Zetes sur que c’est nous ? on est là depuis 5 mn ?... Chut les enfants, le monsieur est stressé, visiblement c’est son premier enfant… Les enfants sont ravis de prendre un bain, et de regarder la télé. Ca faisait bien longtemps. Arnaud dort mal. Trop moelleuse la literie. Ouf, le CC a eu chaud…

Au petit déjeuner, les grands écrans projettent une émission sur la chirurgie esthétique dès 9h du mat’. J’essaie bien de ne pas regarder mais ça tire l’œil les écrans… Je me dis qu’il m’arrivera rarement dans ma vie de pouvoir contempler les oreilles recollées d’un monsieur ou les dents entièrement refaites d’une dame, dès le saut du lit, alors je profite. Je profite d’autant mieux que les présentateurs sont extra-botoxés et ridicules avec leurs blouses blanches. Caution medico-serieuse oblige. Moaaha !!

2011_05_30_IMG_4910Etant donné qu’on aime bien la foule mais pas trop, nous décidons de patienter jusqu’à la fin de ce week end prolongé pour aller chez Disney. Nous trouvons un state park en pleine nature à 30 km de là. Ce parc est calme et vert. C’est le moins qu’il puisse faire car il est un peu loin, le bougre. Il y a un lac, dans lequel, nous précise un panneau, bobine a l’appui, un aviateur de l’armée s’est écrasé dans les années 50. Pas très vendeur ҫa si ? Tant pis, les enfants se mouillent et s’éclaboussent en faisant des barrages sous l’œil attentif d’Arnaud pendant que moi, allongée sur ma serviette et pensive, je contemple mes voisines de moins de 18 ans. J’en conclue qu’il y a deux catégories de femmes : celles de 18-20 ans et les autres… snif.

Sur la route vers notre emplacement, un serpent mal poli se prélasse en se tortillant sur lui-même. Tranquille, peinard en plein milieu. Il profite de la chaleur du Macadam de fin de journée. Tu veux un massage aussi ? dégaaaage ! au state park précédent, le ranger nous avait prévenus : « il y a beaucoup de serpents vénéneux en ce moment dans la région, faites gaffe ». La preuve est faite une heure plus tard quand il nous en montre un du bout de sa canne, tout beige et difficile à repérer qu’il est. Hum. Je crois que mes tongs et moi, nous allons rester dans le CC.

Et puis c’est le grand jour. Les enfants sont excités. Enfin, non ça c’est leur état habituel … je dirais plutôt qu’ils sont surexcités. Et dans ces moments-là, je me dis que passer 24h/24 avec ses enfants pendant un an, ҫa mérite bien une médaille …. Nous allons au Magic kingdom, un des univers proposés par Disney. D’abord un péage qui nous demande 15 $ pour stationner le véhicule. En arrivant à un des nombreux parkings, on assiste au grand ballet des voitures et de leurs coordinateurs fluos. Les places se remplissent à une cadence infernale. En moins d’une minute, 3 lignes entières sont remplies. Disney ou la gestion des visiteurs en masse. Du parking, un petit train sur roue, nous emmène à l’entrée du parc où l’on prend les tickets. Entrée ? non pas encore. Après les guérites, il faut prendre soit le train soit le bateau pour arriver enfin au Magic Kingdom. Qu’est ce qu’on rigole. Le suspense est intense, non ?

2011_05_31_IMG_4924Les portes du train s’ouvrent et dégueulent leurs flots de visiteurs frétillants. Le parc présente un agencement semblable à celui de Paris et au moins la moitié des attractions sont les mêmes. Mais tout est plus grand et plein d’américains qui mangent des tas de trucs dès 10h00 du matin sous un soleil de plomb. Grace au système de « fast pass » qui permettent de réserver sa place dans une attraction à l’avance, nous ne faisons jamais la queue. Il y a des attractions rigolotes comme le train à vitesse rapide(où on risque d’avaler ses lentilles de contact) , la maison hantée (où on fait semblant d’avoir la trouille quand les enfants ont vraiment la trouille eux), space mountain (où on manque de rendre son dej) ou Buzz l’eclair ( où on zigouille des méchants avec un pistolet dans une navette spaciale avec un air hyper concentré) que nous ferons 4 fois. Mais il y a aussi du neuneu avec Winnie, blanche neige et Mickey (gna gna gna…). Nos enfants sont sans doute un peu trop grands pour ces aspects « dessins animés premier âge » maintenant. Ça se confirme quand Gabriel me dit « si je vois un des personnages et qu’il veut prendre une photo, je lui casse la tête ». Nous passons une très bonne journée et même une bonne soirée car nous repartirons lors de la parade lumineuse à 23h00 et après les feux d’artifice.

Ce qu’il y a de pratique avec un CC c’est que dès le parking, nous couchons les enfants et roule ma poule ! Une fois arrivés au state park, nous nous couchons à 1h00 du mat (blabla, route, grignotage et laver les dents). Arnaud « oh ben ça fait longtemps qu’on ne s’est pas couchés si tard ! ». Le lendemain, réveil sous la pluie. Alors on roule jusqu’à Saint Augustine sur la côte Est, au bord de l’eau.

Saint Augustine, Savannah et Charleston seront nos étapes sur cette côte avant notre destination principale : Baltimore.

St AugustineAlors nous voici dans le trip « villes coloniales ex espagnoles, ex anglaises voire ex-franҫaises ». Il y a eu de la dispute internationale pendant un bon moment dans le coin. Saint Augustine est la plus crâneuse : considérée plus vieille ville des USA, elle déborde de maisons anciennes et typiques avec le petit charme bien agréable qui va avec. Nous y visitons le Castillo San Marcos datant du 17eme siècle et nous nous baladons dans la Rue Piétonne Saint George, une glace dégoulinante à la main en nous imprégnant de l’ambiance. L’Université est sublime. Nous nous réjouissons de trouver des vieilles pierres sur notre chemin.

Au State park Anastasia, un couple d’américains, attirés par le CC et le jeu de cartes entre les garçons, vient discuter longuement avec nous. Ancien de l’US Navy, il a voyagé en Europe pendant 4 ans jusqu’à ce qu’une attaque cérébrale coupe net sa carrière. Nous échangeons sur le voyage, sur les USA. Et puis il revient avec son fils de 14 ans, un jeune homme fort sympathique qui nous demande tout de go : « vous avez des restaurants japonais en France ? » Bah oui… « et c’est comment la France ? » bah, euh. Ensuite ils nous proposent de visiter leur tente et de faire une balade en leur compagnie. En tant que français, nous ne sommes pas habitués à tant de fraternité spontanée.

Le soir les enfants dorment enfin, après avoir fait leur cinéma habituel (brossage de dents si long qu’on se demande s’ils en ont autant que nous à brosser, bataille de doudous, blabla sur les stratégies pokémon, verre d’eau indispensable, re-re pipi, énième question essentielle et qui exige une réponse là maintenant et pas le lendemain il parait… du style comment se reproduisent les moules….). Pendant que la moitié arrière du camping-car dort, la moitié avant guette le ciel. Un nombre impressionnant d’éclairs scarifient le ciel à chaque seconde. Au bout d’une heure, l’orage éclate. Un orage furieux, venteux, gargantuesque. Rarement vu un déluge pareil. L’eau fouette notre habitation avec fracas. Je contemple tout cela du haut de mon lit et j’avoue, ça me fiche un peu la trouille. Je pense à ceux qui subissent régulièrement des tornades… et je me sens comme dans la fable des trois petits cochons avec le loup qui souffle au dehors. gulp.

Comme à chaque fois que nous repartons le matin, nous faisons le plein d’eau et la vidange des eaux usées. En presque 1 an de camping-car, nous sommes hyper rodés maintenant, c’est devenu notre petit train train. Le temps de terminer ces taches et des taons nous sucent le sang de tous les côtés. Aussi, après avoir pratiqué pendant des mois, nos amis les insectes, je peux affirmer que ce sont des erreurs de la nature. Si. Surtout dans un camping-car.

Les évaluations postées pour notre plus grand soulagement et c’est en Georgie à Savanah que nous nous dirigeons. A l’entrée de l’Etat, un panneau rappelle sa devise inspirée d’une chanson bien connue de Ray Charles ”Georgia on my mind ». Nous nous garons au Welcome center. Un jeune homme bientôt suivi d’une américaine nous accueille comme des stars. Les français ici, ils adorent. A tel point que leurs prospectus valorisent notre aide apportée aux américains pour reprendre la ville aux anglais. « Sans la France, nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui » Ah mince, c’est de notre faute alors… ! :)

2011_06_04_IMG_5041Nous déambulons dans les squares et les rues de la ville avec enthousiasme. Arnaud est conquis. Il est vrai que la ville est jolie avec ses maisons victoriennes soignées, ses arbres romantiques, ses parcs nombreux et ses quais animés. Déci delà, nous croisons de nombreux diplômés de l’école des arts. C’est le grand jour. La famille est la en tenue du dimanche et les jeunes gens sont fiers de leur habit de circonstance noir et de leur toge (vous savez le chapeau carré avec le petit pompon qui pendouille). Tout cela confère une joyeuse ambiance dans les rues. Même les églises affichent dans tout l’état ses félicitations sur panneau « félicitations aux jeunes diplômés, Dieu a des projets pour vous ». Et ben avec ça.

En arrivant à Charleston, nous sommes surpris par la foule installée dans le camping d’état. C’est la première fois de notre voyage que nous logeons à proximité de tant de monde. Le camping est complet mais nous y trouvons un emplacement in extremis. Il faut dire que les vacances nationales ont commencé. Nous sommes début juin. Et nous sommes au bord de la mer. Des enfants font du vélo dans les allées à longueur de temps. Les petites roulettes des plus jeunes sur le béton me réveilleront tous les 3 matins où nous serons là. Les campeurs front griller leurs hamburgers, plaisantent assis en rond avec leurs voisins, se baladent et vont à la plage. L’alcool est interdit ici. Nous devons signer un engagement moral de ne pas picoler. C’est le côté hyper strict des américains. Et puis survient le « mystère de la crotte ». Après les plaisirs de la plage, les garçons décident d’aller prendre une douche. Les sanitaires sont situés non loin de notre emplacement. A leur retour, Mathis me dit « oh c’est dégueu, ya une crotte dans la douche ! ». Arnaud confirme « ya un mec qui s’est soulage dans les douches des mecs ! et c’était pas un gosse ! ». Oh ben ҫa c’est pas commun dites donc. Un demeuré qui a fait popo sans faire gaffe. Bon. On suppose que c’était un accident. Que néni. Le lendemain, rebelote. Le gars a de nouveau laissé le meilleur de lui dans la douche. A mon avis il veut emmerder quelqu’un. Si je puis dire. Nous ne saurons jamais quel est l’illuminé qui a décidé de laisser une trace de son passage chaque jour mais moi ҫa me fera bien rigoler. D’autant que ҫa se passe chez les garҫons et pas chez les filles.

Nous allons un matin consulter internet pour décider nos futures étapes. Un gars body buildé se prend de sympathie pour nous et nous parle longuement de la cote, de ses préférences, de ses vacances. Globalement les américains sont très sympathiques et proposent toujours leur aide spontanément. Qu’on aie le nez dans une carte en pleine rue ou un air perdu dans le métro, il y a toujours quelqu’un pour nous diriger sans qu’on n’aie rien demandé. «  Vous cherchez quelquechose ? » ou « je peux vous aider ? ». Chaleureux je vous dis. Même le chauffeur de bus, nous dit « take care »(prenez soin de vous) quand on quitte son bus. On s’y habitue vite.

Baltimore sera une étape essentielle par la suite. Nous y laissons le camping car sur le cargo de l’Atlantic Cartier le 16 juin.

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