Avant le départ

Voilà nous sommes à une semaine du départ grosso modo (11 aout). En 2 mois 1/2 nous nous sommes activés comme des dingues:



résiliation des abonnements, passage chez monsieur le banquier pour obtenir des CB de plus longue validité, vider certains comptes et autres, aller-retours chez les toubibs de toutes catégories, démarches administratives, assurances santé et assurances camping car France + Amérique du nord (on verra pour le reste après), achat et équipement du camping car, inscription des chérubins au cned, chargement d'une centaine de CD dans notre disque dur+ achat d'enceintes, fin de contrat pour la nounou et la femme de ménage (on voit tout de suite la différence :)) "piquage" de 70 DVD chez les uns et les autres pour les soirs de pluie et de pétage de plomb enfant, réservation des billets d'avion, de l'hotel et du cargo, A/R à la préfecture (3 fois!)pour les cartes grises et permis internationaux, razia chez décathlon pour les uns et les autres, contrat de location pour l'étudiant qui va habiter chez nous et arroser nos bambous, tailler nos haies, tondre notre gazon, aérer, faire le ménage...(je plaisante...quoi que), transfert de courrier, souscription aux e-relevés....etc etc bref le fun quoi.


Cette période a été assez stressante pour moi (Estelle). De nature très copine avec l'angoisse, là j'ai battu tous les records:"et si on oublie des trucs et qu'on peut plus rien faire là bas? et si on n'a plus de sous? et si c'est nul? et si les papiers de l'assurance n'arrivent pas à temps? et si on nous vole des trucs? et les papiers de douane, si je les perds? et si on en a marre des enfants, on les vend? et si on nous rackette au mexique? les papiers cargo sont en allemand, je comprend rien! et la responsabilité civile aux usa, si on a un taré qui se jette sous nos roues? et le camping car, si on en a marre? et les visas? blablabla


Moralité mon meilleur ennemi est devenu le pot de nutella, consommé à la cuillère s'il vous plait. Et là faut vraiment qu'on parte non seulement parcequ'il est bientôt vide mais en plus parceque je me sens comment dire un peu "patate" ;)Arnaud, lui fait le malin avec sa zénitude légendaire mais qui c'est qui me demande une bouteille de pinard à chaque fois que je fait les courses? hein?


Non au delà de tout cela, je crois que mes insomnies sont dues au fait que mine de rien tout quitter n'est pas évident. Oui je sais... quand on fait un boulot chiant, en plein mois d'octobre avec son lot de pluie, avec la gastro de la rentrée,et tout ça... on se dit qu'on a dû louper un truc quelquepart et on n'a qu'une envie: retourner en vacances pour se balader (presque)à poil sur la plage. Certes. Mais mine de rien se libérer de tout ce train train rassurant est flippant. On se sent comme quand on tombe dans le vide et qu'on se demande bien sur quoi on va atterir!


Ce sera la première fois de notre vie que nous retrouverons 24h/24 ensemble déjà. Avec les enfants (7 et 10 ans) nous avons fait du service minimum depuis leur naissance: la faute aux nounous, écoles, garderies et centres aérés! bon et au boulot aussi c'est vrai. Sommes nous formatés pour les supporter davantage ? (ouh! la mauvaise mèreeeeeu !!) En tant que couple c'est un peu pareil: on passe la semaine à se croiser matin et soir, passer le Week end et 5 semaines par an ensemble et encore pas souvent tous seuls. Wouahou trop classe. Alors je pose la question: c'est qui celui là avec qui je part? c'était pas écrit dans le contrat de mariage qu'il fallait être 24/24 ensemble!


Blagues à part, si je devais choisir quelqu'un avec qui faire le tour du monde, ce serait Arnaud. ça tombe bien, reconnaissez. Nous v'là sauvés.

Pour le reste, laisser sa maison, ses amis, sa famille, ses bambous c'est un peu laisser de soi aussi. Biensûr on éspère que ce voyage nous apportera beaucoup tant entre nous qu'avec les autres mais nous ne souhaitons pas l'idéaliser non plus. C'est un peu comme quand on vous dit d'aller voir un film parcequ'il est trop génial et que finalement vous, vous le trouvez pas si génial que ça. Ben là c'est pareil. On y va sans savoir à quoi s'attendre. On verra bien.