vendredi 3 décembre 2010

C'est bo, c'est frais...

Tous mous, on se sent tous mous…
Après Las Vegas, nous aurons un bon coup de mou pour repartir dans nos aventures. Frappés de mollitude, nous resterons 5 jours au Lac Mead à 20 miles de là au lieu des 2 initialement prévus. Comme il fait 23 degrés et qu’il fait beau, nous en profitons pour faire le point sur la suite de notre voyage, après les Etats Unis que nous devons quitter dans 6 semaines environ.

Le 15 novembre, nous fêtons les 8 ans de Mathis : ballons, gâteau glacé au chocolat avec une mousse bleue suspecte sur le dessus, bougies et vaisseau spatial de Star Wars avec les figurines des méchants qui vont avec. Nous faisons aussi quelques parties de cache cache et une de Monopoli à sa demande. Manquent tout de même les copains et la famille pour que Mathis soit pleinement satisfait.

Nous faisons un barbecue au charbon de bois et testons même les marshmallows blancs et roses sur des brochettes directement sur la flamme. Et ben c’est dégueu, ya pas à dire. Et dire que les américains, les font fondre sur des tartines avec du chocolat par-dessus ou sur leurs céréales en coulis. Dégueu, je vous dis. Ça a un goût de plastique amélioré caoutchouteux avec une croute. Humm miam.

Notre CC prend une nouvelle victime dans ses filets : une américaine vient nous taper la discute. Ben oui, en voyant notre CC, intriguée, elle est venue tâter du français. Très sympatique retraitée, venue d’Oregon, elle camping care pendant des mois aux USA biensûr mais aussi au Mexique. Nous en rencontrons finalement beaucoup des américains retraités qui passent l’hiver au Mexique. Elle nous parle de ce pays avec enthousiasme et nous donne quelques bons coins.

Arnaud en homme extrêmement organisé, planifie nos prochaines visites dans les parcs nationaux : météo prévue, distance en Km, dates d’arrivée et de départ, température…. Oh le beau tableau Excel ! Je crois que le bureau lui manque cruellement mais qu’il ne veut pas se l’avouer. Il a même fait un tableau pour les pays d’Amérique du sud avec tout un tas de critères de sélection et des classements pour nous permettre de faire des choix. Le marketing n’est pas loin.

Nous décidons donc, avant de regagner la côte californienne, de voir successivement les parcs de Bryce Canyon, Arches, Monument Valley, Antelope valley et Grand Canyon. Belle brochette, prévue en environ 15 jours. Le hic c’est que certes il fera à peu près (notez « l’a peu près ») beau mais pas chaud : de bonnes températures hivernales nous attendent et même de la neige. Tant pis. Comme dit Arnaud : « l’aventure sous 30 degrés c’est moins l’aventure que sous –5. » Ah bon ?. Quel est l’andouille qui a dit ça ? ah ben c’est lui. Oups pardon.

A mesure que l’on approche de Bryce Canyon et que l’on gagne en altitude, la migraine me gagne aussi. Je commence par y voir moins clair. Nous changeons de conducteur. Je prends un doliprane. Peine perdue. Un ibuprofène alors ? pas mieux. Est-ce dû au mal des montagnes ou au fait que mes sinus sont encombrés ? que sais je, en arrivant à 2500 mètres, ma migraine est si forte, que je ne vois plus que des taches noires, mes bras et mes jambes sont engourdis, ma mâchoire paralysée et chaque mot que j’entend ressemble à ça : « gna gna da gra na de pou natou mamo ». Autant dire que les mots ne sont plus que des sons incompréhensibles.
Un bon gros bug électrique de mes synapses neuroniques. Elles sont en grève : elles ne gèrent plus la vision, ni la motricité, ni l’information. Ah bravo. C’est la première fois que j’en ai une aussi forte. Je passerai ainsi la journée avec une boite crânienne en fusion qui fait mal quand on la bouge. Et qui fait mal quand on ne la bouge pas. C’est bien la montagne. La dernière fois que j’ai eu ce mal de tête (moins fort tout de même) c’était à Yosémite. A ce rythme là, en revenant de voyage, je vais être une vraie blonde, ayant perdu quelques neurones au passage des cols montagneux…


Ayant enfin trouvé comment reconnecter mes synapses et comment gérer les informations au sein de mon boitier personnel, nous allons voir le Canyon de Bryce. Ce gars là, parait-il, s’est tellement baladé de long en large avec ses vaches sur une route qu’il avait construite lui-même (chacun ses plaisirs, hein), qu’on a donné son nom au Canyon. C’est dingue. Faut balader du bétail pour être élevé à la postérité. Vous le saviez ? Ben voilà, voyez on en apprend des choses. Sauf qu’il faut le faire à un timing précis parceque par exemple, si vous décidiez de le faire là maintenant, ce serait peine perdue car la place est déjà prise. C’est le Canyon de Brice, on va pas le lui enlever, ce serait pas poli.

Bryce Canyon disais-je, est un des paysages les plus étonnants qui nous ai été donné de voir. Difficile à décrire, alors je cite le guide : « tourelles biscornues, colonnes effilées et piliers étêtés sculptés par l’érosion s’alignent harmonieusement sur les pentes d’un vaste amphithéâtre, créant une frise magistrale aux couleurs ocre et chairs ». Ils sont poètes chez Michelin non ? En tous cas, c’est tout à fait ce que je voulais dire.

Ce qui est étonnant, c’est que l’on arrive en premier lieu dans une foret de pins où les biches et cerfs se baladent allègrement sur de l’herbe recouverte de neige de-ci delà. Il y en a une quantité au mètre carré impressionnante, alors au bout du dixième, forcément, on les snobe un peu. Le canyon en lui-même est au bout de cette foret, genre « pouf , tiens voilà un canyon, je ne m’y attendais pas, je me croyais en pleine foret, me voilà bien eu donc ».


Comme nous aimons avoir froid (non c’est pas vrai hein), nous partons en ballade dans le canyon. Arnaud, fidèle à ses habitudes s’arrête tous les 2 m50 environ pour prendre une photo. Que dis-je- DES photos. Parce que pour la même vue, il teste différentes ouvertures de l’objectif, joue avec la balance des blancs et des couleurs. Quand il regardera ses photos sur l’ordinateur, il ne saura plus à quel test correspond quelle photo mais le cœur y est. En tous cas, poser pour lui
est, d’un avis général, un vrai supplice car non seulement il prend son temps pour faire ses réglages et recommencer encore mais surtout, il oublie souvent que nous avons le soleil en pleine face, le vent dans les oreilles et le froid partout ailleurs. Et en plus il a le culot de dire au final « non chépa, j’y arrive pas là avec vos têtes.. » .
Comme la nuit tombe, nous allons au camping du parc qui a la bonne idée de se situer en plein vent et accessoirement sous quelques flocons de neige. On ne pourra pas dire qu’on n’avait pas été prévenus mais tout de même… du coup, nous dormons avec le chauffage en route toute la nuit. A gla gla.



Le lendemain matin, le moteur a du mal à se réveiller, il tousse des tonnes de fumées blanches et lâche des « ratatac » quand on le sollicite. Nous voilà avec un moteur pêteur. Pauvre pépère. Il nous mène tout de même à « l’inspiration point » où nous refaisons une ballade dans le vent avec option yeux dégoulinants de larmes et nez rougit par le froid. Là vraiment ça caille trop même si le spectacle est unique, et comme Arnaud a mis en route le coté escargot de son côté artistique photo, nous le lâchons en plein canyon pour regagner le CC et y faire des cours de français.

Au bout d’une demi heure, je ne vois toujours pas revenir Arnaud et il commence à neiger. Oh ben il va se rentrer là, non ? Non.


Au bout d’une heure toujours rien. Il y a de la buée sur les vitres du CC et pas l’ombre d’un Arnaud. Soit il est maso, soit il s’est perdu, soit il est encore à faire ses tests, soit il a perdu la mémoire. Toujours est –il que de

guerre lasse, je fais la popotte et nous déjeunons avec les enfants. A la fin du repas, un nez rouge entre dans le CC. C’est Arnaud et il est content. Tu penses : il avait eu une paix royale pendant 2 heures ! et en plus, il annonce fièrement « ça y est, j’ai enfin compris comment on joue avec la balance des blancs ! ». Et ben, c’est déjà ça de gagné. Il est 14 heures. Il avait même oublié d’avoir faim.

Avant de quitter Bryce, nous faisons une dernière halte à un autre point de vue. Mais là il se met à neiger à gros flocons. Il est 15 heures et nous quittons les lieux au plus vite par peur d’être bloqués par la neige. Allez salut Bryce. A la revoyure. En été ?




Nous nous dirigeons ensuite vers le parc de Arches. Sauf qu’à 16h il commence à faire sérieusement nuit. Oui je sais c’est hyper tôt, j’arrête pas de le dire. Nous tournons et tournons encore dans la montagne en surveillant le GPS, guettant sans doute de sa part un mot réconfortant. C’est con hein.

Alors qu’on croit descendre en altitude, paf, on remonte de l’autre coté. Ah non hein ! Nous voilà maintenant en pleine nuit, à plus de 2000 m dans la montagne, au milieu de nulle part et il se met à neiger. Pas une habitation, pas un village ou une pichenette de quelque chose qui ressemble à de la civilisation et ça dure, ça dure… Hors de question de dormir par ici : on n’a pas envie de mourir congelés, merci. La tension est à son comble car seuls et seulement éclairés de nos phares, nous désespérons dans la montagne sans savoir où tout cela va nous mener. Et en plus il n’y a que nous qui le savons. Les enfants se sont mis en tête de nous faire le fond sonore tant et si bien qu’ils sont illico placés derrière une vidéo. Et hop, on ne les entend plus.

Soudain, un arbre de petite taille se trouve échoué au milieu de notre route. Il pouvait pas aller ramper ailleurs celui là ? Arnaud freine vaillamment avec un self control digne des meilleurs westerns, puis descend pour l’ôter consciencieusement de la route. Heureusement qu’il ne roulait pas vite. Qu’est ce qu’on se marre.

Alors que la perplexité et le désespoir nous ratatinent sur nos sièges, emplis d’inquiétude et de lassitude, nous finissons au bout de 2h, au moment où nous nous y attendons le moins, par descendre véritablement dans la vallée. La température retrouve des couleurs légèrement positives et nous trouvons par hasard un camping d’état où nous passons la nuit, soulagés et crevés à la fois, en jurant , comme le Corbeau de la Fontaine, que l’on ne nous y reprendra plus.

Lorsque nous passons le « péage » du parc national de Arches auprès d’une rangeuse cinquantenaire et habillée de vert ( c’est l’uniforme, seyant..), il nous faut encore plus de 30 minutes pour monter dans la montagne et atteindre le premier point de vue. Arches est un des rares parcs américains à bien porter son nom. Oui parce qu’ici, il y a … ? des arches !. Ça tombe bien non ? Ils ont un sens logique pas possible ces américains. En tous cas ceux de l’Utah. Parce que ceux de l’Arizona par exemple, ce sont des farceurs : à Monument Valley, il n’y a pas de monuments et à Antelope Valley, par d’antilopes. Bon d’accord, ils se rattrapent avec Grand Canyon qui est … un grand canyon. Ouaraahh !


Nous passerons 2 jours à Arches car nous avons de la chance, il fait assez beau entre 2 nuages et deux averses. C’est là qu’on été tournés quelques épisodes d’ Indiana Jones et la dernière croisade. Comme Harrison Ford n’était pas disponible, nous avons dû nous contenter à la place, d’un shooting photo pour la pub de vélos tous terrains. Avec des mannequins congelés sur leurs vélos et le photographe en chef décoiffé par le vent devant son appareil. Il y avait même un ranger qui était là pour
surveiller l’équipe d’un œil frigorifié. On ne sait jamais, ils auraient pu dans un élan de créativité, déplacer quelques cailloux.
Arche est un endroit magnifique. Les roches, massives, prennent des formes étonnantes. Des tourelles parfois quasi suspendues, comme si il se fallait de peu pour qu’elles tombent, des énormes blocs carrés, faisant de l’ombre aux touristes, des trous dans la roche comme si on avait voulu construire un judas géant… les nuages qui flirtent avec les sommets de ces éléments massifs allègent l’ensemble et si le soleil se pointe, que
demander de mieux ?
Cette nature si bien construite, si bien proportionnée, nous fait nous sentir encore une fois tous petits. Cet endroit est l’un des plus beaux que nous ayons vu jusqu’ici et c’est dans ces moments là que nous sommes heureux d’avoir fait tant de chemin pour venir jusqu’ici…nous sommes comme suspendus dans le temps, parmi une nature silencieuse et majestueuse qui ne demande rien qu’à être respectée. Que la terre est belle. Peut etre qu’avant nous n’avions pas le temps de regarder, ou peut etre que nous ne savions plus le
faire ?.

Tant que nous y sommes, nous partons en ballade. D’abord, nous guettons le soleil sagement dans notre CC où le chauffage est désormais constamment allumé. En effet, il fait entre 3 et 4 degrés le jour et –5 la nuit. Dès que l’éclaircie apparaît, Hop ! nous sortons armés de nos maigres défenses contre le froid : double polaire et blouson coupe vent. La ballade durera 2 heures 30. Oui c’est pas mal, la classe tout ça… non en fait, ce n’était pas prévu. Au début tout allait plutôt bien. Il y avait du
soleil, nous étions seuls entre d’énormes blocs de rochers ocres, des buissons et du sable magnifique à nos pieds. La première arche que nous voyions est la plus grande du parc ; presque 7 mètres d’envergure. En 1991, un gros bloc s’est détaché bruyamment, flanquant une trouille royale aux quelques touristes flânant dessous. Il faut dire que la nature ici est courbe. C'est-à-dire ? ben au lieu de se détacher en carrés, elle fait tomber des blocs en accent circonflexe. D’où les arches. C’est dingue non ?

Moi j’ai une théorie : il a dû y avoir une réunion au sommet au paradis et le bon dieu a dû engager les meilleurs architectes. Il leur a dit « bon les gars, vous me faites des beaux projets pour décorer la terre. Une petite contrainte : il faut que le projet soit évolutif dans le temps, hein ». Et paf, y en a un qui a dit « moi je vais faire des blocs de roches qui font des arches quand ils se cassent la gueule ! » Brillant.


Cette balade disais-je, était assez sympathique jusqu’à ce qu’un groupe de nuages pas sympa, vienne nous casser l’ambiance. En moins de 10 minutes, la température a chuté encore violemment (jusqu’à combien je ne sais pas, au bout d’un moment on ne compte plus..snif) et la tempête de neige s’est mise en marche. Comme ça ne suffisait pas, le vent a voulu être de la partie et le sable a atteint grâce à lui des hauteurs qu’on ne lui croyait pas capable. Le salaud.


Nous regagnons épuisés, le camping car avec notre parfaite panoplie du montagnard d’hiver : nez qui coule, cheveux emmêlés, yeux qui pleurent, mains et fesses gelées. Et comme la nature a été généreuse, nous avons eu droit au « sable dans la tronche qui fouette » gratos.
Nous mettons les enfants en pijama, enroulés dans des couvertures avec un biscuit au chocolat dans la bouche pour les consoler. Et ça marche.


Nous resterons 2 ou 3 jours dans ce parc où nous verrons d’autres arches dont celle qui fait la fierté des Utahiens. ( ?). Ils en sont tellement fiers, qu’ils la mettent en fond sur leurs plaques d’immatriculation. Et en couleur s’il vous plait. Il est vrai que cette arche est gracieuse et semble être posée là sagement en attendant qu’on vienne la prendre en photo.




















Les paysages qui défilent ensuite sont assez désertiques et vallonnés. Nous pénétrons en Arizona où peu d’habitations croiseront notre route. Nous sommes maintenant habitués à ces grandes étendues désertiques, où arbustes, monts, et neige parsemée sur le sol sont nos compagnons de route.

Lorsque nous arrivons à Monument Valley, le soleil est au plus bas et nous ne ferons qu’apercevoir au loin des blocs massifs colorés de lumière. Nous sommes clairement sur le territoire des Indiens Navajo. Les panneaux routiers nous le rappellent sans cesse et toutes les boutiques et restaurants sont tenus par eux à des tarifs qui crient vengeance contre l’oppresseur.

Nous « logeons » sur le camping primitif du parc, face à Monument Valley. C’est une sorte de parking où on se verrait mieux en 4x4 qu’en CC tellement il y a des trous gros comme des vaches. La nuit, le vent nous fouette et nous balance. Il fait froid. Très froid. Le chauffage tourne mais cela ne signifie pas qu’il fasse 20 degrés dans l’habitacle.

Nous prenons tous les coussins des sièges pour calfeutrer les lits des enfants de chaque côté et les isoler des parois froides. Ils dormiront avec une polaire aussi. La nuit, personne ne veut aller aux toilettes et le matin, personne ne veut sortir de son lit…Encore moins quand on voit le temps qu’il fait dehors : moche. De gros nuages nous balancent de la neige au petit déjeuner. Vous verriez la tête de la famille lecherf dans ces moments là. ..
Je vous rassure : les enfants n’ont toujours pas le moindre rhume à ce jour. C’est moi qui compile pour tout le monde.



Nous allons au seul restaurant du coin, lui-même accolé au visitor center, accolé à la boutique souvenir, collé à son tour à l’hôtel « grand view ». Le déjeuner est sympathique. La serveuse, une indienne, est adorable, la vue sur la vallée, splendide et les tacos, extrêmement nourrissants. Et en plus, on est au chaud !
Arnaud pratique son activité favorite au restaurant : il regarde tout le monde dans la salle. « c’est pas beau les lèvres gonflées au silicone » dit il en faisant le geste de la morue contrariée. Je devine qu’il parle d’une blonde cinquantenaire qui a effectivement quelque chose de raté sur la figure…

Nous nous lançons ensuite courageusement sur la route en terre qui fait le tour de monument valley. Je dis « courageusement » parce que cette route est clairement désagréable : des trous, des bosses, des montées, des descentes et des creux sans doute conçus pour bivouaquer dedans. Autant vous dire que le CC gémis de toutes ses vis, penche à droite, penche à gauche et fait tinter la vaisselle bruyamment. Le car de touristes japonais qui passe par là avec ses grosses roues nous nargue et nous double. Les petites têtes sont collées aux vitres et nous regardent comme si nous étions l’attraction du parc. Vexant.

Monument Valley c’est le décor des dessins animés de « bip bip et le coyote ». Vous savez, quand l’autruche court entre des énormes blocs de pierre marrons en faisant des traînées de fumée blanche, avec le coyote tout nul qui essaye toujours de la coincer sans y arriver. A quelques détails près : je veux bien qu’il y aie des coyotes mais je suis pratiquement sûre qu’il n’y a pas d’autruche. Je ne sais pas ce qu’avaient fumé les scénaristes. Ce sont des autruches au moins dans le dessin animé ? du coup, je ne suis plus sûre. Faut dire que la pauvre bête ne ressemble à rien de cohérent. Renseignements pris sur Wikipédia, il s’agit d’un « geocoucou ». Bon ben d’accord alors. Regardez là, dans cet extrait : c’est bien monument valley sur le fond. Dire que je ne le savais pas avant de venir ici.

Nous croisons de nombreux chiens errants : blancs, noirs et blancs avec des taches noires. Ils doivent être de la même famille. Certains nous suivent ou nous précèdent en trottinant sur la route tout en jetant un œil complice derrière eux. Oui je sais, on ne roule pas vite. La preuve. Mais comprenez que déjà que quand on ne fait rien, le CC se démonte tout seul, là on ne va pas en rajouter : Arnaud régulièrement resserre les vis à droite et à gauche. « Tiens, la table fout le camp, vite un tourne vis. Demain, je fait les lampes ». On aurait dû se faire sponsoriser par Castorama.

Enfin nous arrivons au point de vue de John Ford. Oui il parait qu’il aimait bien regarder tout ça, pile là. Je sais bien qu’il a tourné 3 ou 4 films dans cette vallée et qu’on vend des tee shirts et des tasses à son effigie au visitor center mais je le vois mal dire « hey ! c’est pile ici que j’aime bien regarder la vallée, vous devriez en faire un point de vue de moi-même ici pour les touristes ! ». Faut arrêter de se moquer de nous. A la limite, on peut dire que c’est pour faire plaisir aux japonais, arrivés bien avant nous, car ils adorent se faire photographier sur un poney noir avec un chapeau de cowboy et un lasso calé sur l’épaule. Le côté cowboy, ils adorent. Sauf qu’un japonais en cowboy, je suis désolée, on n’y croit pas une seconde. Chut il ne faut pas leur dire, c’est mauvais pour les affaires.

Puis nous croisons des chevaux de marque Mustang. Ils sont prévus pour faire des ballades comme notre ami John. Sauf que c’est l’hiver et que là ils sont en chômage technique. Ce qui leur va bien car ils broutent longuement d’un air certes endormi mais satisfait.
Pendant que nous roulons en fanfare, les enfants pratiquent la « téléportation psychologique ». Collés derrière leur DS, ils lèvent le nez seulement lorsque nous sommes arrêtés pour dire « on est où là ? » . Il leur arrive parfois de nous dire au petit déjeuner « on est dans un camping ? « ben oui, depuis plusieurs heures déjà…

Nous passons encore une nuit sur place mais cette fois, comme nous sommes seuls, nous dormons face au paysage. Pour mériter cet emplacement, nous descendons avec le CC quelques mètres plus bas en profitant des hauts et des bas du terrain et de ses méga trous. Autant dire que nous avons prié pour que le bas de caisse du véhicule ne la ramène pas. J’aurais ensuite l’impression toute la soirée que nous allons tomber dans le vide tellement nous sommes en hauteur et pas loin du bord . Arnaud dira que l’on est loin et c’est sans doute vrai mais quand le CC balance, ça me fiche la trouille. Et une question anodine : comment on va faire pour remonter et faire demi tour maintenant ??

Nous y parviendrons finalement le lendemain matin. Cette fois, le soleil brille de milles feux et d’un coup le paysage s’embrase. De gros blocs massifs sont plantés là au milieu d’un désert très étendu. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’atmosphère très particulière qui règne en ces lieux. Comme si les âmes des indiens des générations précédentes étaient encore là pour protéger leur patrimoine. Enfin, en hiver. Parce qu’il parait qu’en été, il y a tellement de monde, qu’on se croirait dans le métro un jour de grève.

Le vent et le froid sont très intenses ici, à tel point qu’il nous est difficile de mettre notre nez en dehors du CC. Peut être aurons nous plus chaud à la destination suivante ?

4 commentaires:

  1. Hi les cow-boys,
    Superbes photos. La balance des blancs fait son effet, surtout sous la neige ?
    Pour vous consoler, ici neige, vent, et froid également. Le réchauffement climatique fait sa p'tite pause all around the world.
    Par solidarité, nous allons chauffer que la cuisine et dormir dans des duvets sous la table.
    Contrairement à nous, vous avez une solution: Beep beep, direction le Suuuuud.
    Bizzzzes Eric, Nad & Kids

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  2. Hello les aventuriers,

    votre équipée sauvage vous va à merveille et vous des merveilles : quelle belle équipe : les photos sont magnifiques et j'aime toujours autant lire les commentaires d'Estelle qui allie style, description poétique, remarque philosophique et humour...Bon, on se sent vriament con d'être restés à la maison, surtout après un sombre diamnche, car c'était un sombre dimanche...heureusement les fêtes de Noël arrivent avec ses moments de bonheur partagés...Quel programme pour vous, j'ai hate de le savoir.
    Sandrine, rémi, luka et zoé
    Biz de normandie

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  3. Merci pour les super photos !
    Bravo pour votre trip, c'est génial, car au moins vous vous BOUGEZ !
    Continuez.
    Benoît.

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  4. Hello!! Ça caille a Paris ... J'ai aussi envie de vous raconter mon aventure a velizy la semaine dernière. je fais partie des salaries bloques par les quelques centimètres de neige...A midi, les Rh nous interdisaient de sortir du site, a 13h...fuyez.A 14h, trop tard vous êtes coinces.. Combien d'heures? On ne savait pas encore mais il fallait s'organiser. Certains ont decidé de braver la neige en partant a pied ( en chaussure de ville!..la classe) d'autres ont tenté la fuite et sont revenus apres 5h bloqués dans leur voiture 100m plus loin. Et nous nous avons décidé d'attendre sans oublier l'essentiel : la nourriture. Une sortie par le groupe bien chaussé chez auchan : merci les centres co. Au menu du soir : buffet campagnard dans une ambiance très sympa. Au programme du soir : foot pour les mecs. Feuilleton V pour quelques filles (merci TF1 replay) et tarot pour d'autres. J'ai réussi a quitter le site a 23h30 a la réouverture de la n118. Des collègues ont dormi et sont restés bloqués jusqu'au lendemain après midi. D'autres sont restés dans leurs voitures plus de 15h...1 journée de neige dans le 78 et c'est le gros bordel.. Histoire qui devrait faire rire les canadiens et autres nationalités rencontrés. On vous embrasse et nous suivons vos aventures toujours avec autant de plaisir...bon voyage.

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