vendredi 26 novembre 2010

5 jours dans" les plaines" (Las Vegas)

Las Vegas, j’en rêvais depuis fort longtemps. Etait ce le côté fête, casino, démesure ?
J’imaginais cela comme une petite ville avec une grande rue au milieu et rien autour, blindée de néons clignotants. Je me voyais dans un épisode de Pinocchio, celui où il débarque avec tous les enfants dans une immense fête foraine où tout est permis.
En fait Las Vegas, c’est cela mais pas que. C’est d’abord, la bonne grosse ville qui s’étend sur des miles et des miles au milieu du désert. Ils ont de la place alors ils en profitent : ils s’étalent les lasvegasiens. On y trouve des stations service, des mac do, des supermarchés, des buildings, des patés de maisons dans des quartiers divers et variés, un aéroport avec pleins d’avions et des églises. Bref des tas de trucs de grosse ville. Il y a même une autoroute qui la traverse de long en large. Jusqu’ici pas très excitant.

De chaque côtés de l’autoroute donc, on trouve de nombreux panneaux 4x3m qui font de la pub pour des avocats : « blessures ? accident ? appelez moi ». « banqueroute ? dettes ? notre expérience à votre service ». Les gars sur les panneaux ont soit l’index pointé sur nous, soit la veste sur l’épaule. Avec un air décontracté et confiant bien sûr. Une vraie caricature. Et il y en a pour tous les goûts : celui qui s’occupe de la faillite, du divorce, des accidents etc. C’est vexant d’être accueilli comme ça. Vous voulez notre malheur ou quoi ? En tous cas l’américain qui doit faire appel aux services de ces avocats, je l’imagine bien dire à sa femme : « Allez, viens on va sur l’autoroute, noter quelques numéros ». Une fois fait, il ne faut pas se tromper. « Cabinet Mc Kenzie & Mc Kenzie-bis, bonjooooour ! » « Bonjour, c’est pour une faillite personnelle » « Aaah non monsieur, ici nous ne gérons que les accidents de voiture » «Merde moumoune, je t’avais dit de bien noter ce qu’il y avait sur les panneaux. Faut qu’on y retourne maintenant c’est malin ». Est ce pour ça qu’il y a autant de monde sur l’autoroute ?!
Imaginons le concept en France. Sur l’autoroute A6 ou A1. Au hasard. De gros panneaux couleur avec des braves têtes d’avocats en cravate. Oui en cravate parce que si on commence a leur mettre leur perruque et leur robe, ça le fait moins. Dessus « enfants casse pieds ? compote sur votre veston ? appelez moi » ou « Vous ne digérez pas le chinois local ? composez le numéro… ». N’importe quoi...
N’étant ni en cours de divorce, ni de banqueroute, ni accidentés ni blessés, nous passons notre chemin, l’air crâneur et arrivons au Circus Circus Hôtel, spécialiste des enfants, où nous avons réservé 5 nuits. Ou plutôt 5 fois la chambre pour dormir dedans la nuit. Soyons précis sinon on ne comprend plus rien. L’hôtel nous a été conseillé par multes américains et compagnons de voyage. Pour -tenez vous bien- 30 euros la nuit, nous bénéficions d’une chambre rénovée de 30 m² avec écran plat, moquette épaisse, salle de bain de 9m² et dessus de lits en satin…. On aurait eu tort de se gêner, non ?.
Au check in, la dame qui nous reçoit a l’air lassé de celle qui voit son 3262ème client de la journée qui lui pose la 986ème question débile sur l’hôtel (il est où le buffet ?). C’est vrai que c’est un peu l’usine ici , la capacité d’hébergement de l’hôtel est une des plus grandes de Las Vegas. Du coup, il y a plein de mômes de toutes nationalités qui galopent dans le hall pendant que leurs parents les regardent d’un air sévère depuis la file d’attente.



Nous laissons les enfants dans la chambre avec leur babysitter (pour mémoire : leur DS) et allons parquer le CC sur le parking de l’hôtel. En revenant, Arnaud teste un « raccourci » qui nous plonge directement dans le rez de chaussée de l’hôtel. C’était en fait un « rallongi ». Nous voilà au milieu des machines à sous qui chouinent, des boutiques où on vend des tatouages, des figurines chinoises, des tee shirts qui clignotent, des souvenirs, et aussi des restaurants les plus variés : pizza, hamburger, steak house, mexicain, italien, donuts… tout ça sur des centaines de mètres. J’hallucine : on est toujours dans l’hôtel. On se perd allègrement dans ce dédale de lumières clignotantes et quand finalement nous atteignons l’autre rive, une asiatique nous barre la route pour nous inciter à rester dans l’hôtel. Argh ! David Vincent avait son ballon blanc, nous nous avons la dame asiatique qui nous empêche de sortir. Finalement au bout de 30 mn tout de même, nous regagnons, triomphants notre chambre où les enfants testent joyeusement les ressorts de leur literie.
Le lendemain matin, après devoirs et petit dej, nous sommes enfin dans LE Las Vegas. Celui qui a fait la renommée de la ville. En fait c’est une rue (très longue), le « Las Vegas boulevard », où se trouvent les constructions les plus dingues des Etats Unis. Le nom donné à ce boulevard est la seule chose pas très originale de la ville. Ils l’appellent le « strip ». ça veut dire « bande ». Drôle d’idée.
Pendant ces 5 jours, nous arpenterons cette bande de long en large sans réussir à tout voir. Pourtant on essaye, on s’applique, on tourne la tête dans tous les sens, on teste l’élasticité de notre globe oculaire, on s’y met même à plusieurs. Que dalle. Il y a trop à voir dans tous les coins de rue, et à tous les mètres carrés.
D’abord nous entrons dans le premier hôtel qui passe, qui lui-même est relié au deuxième. Ce sont les hôtels « Encore » et Winn ». Alors qu’on s’attend à trouver une banale réception et des clients devant, le tout dans un cadre sympathique, on se fait avoir dans les grandes largeurs. Du 5 étoiles d’une classe folle. Des papillons sur le sol, des boules de fleurs qui pendent du plafond (bien oui d’où sinon ?), des couleurs chatoyantes, une piscine a débordement avec des statues dedans, des parasols colorés… de la sophistication et du luxe à n’en plus finir. Des clients chics attablés dans des restaurants chics près des machines à sous chic où des clients chics se font servir des boissons chics par des serveuses chics. Et moi ! et moi ! je veux en être ! non ? bon…Je regarde seulement alors.
Oui mais mes yeux vont se décrocher à ce rythme là. Parce Que c’est beau et étonnant partout. Est-ce que ce sont les hôtels ce qu’il y a de plus fou ? Nous verrons successivement La tour Eiffel miniature à l’hôtel « Paris », les gondoles de Venise qui voguent sur l’eau entre les boutiques au « Venise », la statue de la liberté miniature à l’hôtel « New york », les eaux et lumières au « Pallazo », les statues romaines et les fontaines du « Cesar Palace », les dauphins et le volcan du « Mirage », le spectacle de pirates du « Treasure Island », le jardin du « Bellagio »…
ou est ce plutôt les gens ce qu’il y a de plus fou ? nous croiserons en effet dans la rue Marylin monroe, Elvis presley, Mickael Jackson, Dark Vador attendant d’être pris en photo. Eh les gars ! Dead Valley, c’est de l’autre coté !. Il y aura aussi Iron man, Mm’s, Pirate des caraibes, le chapelier d’Alice au pays des merveilles…. Mais pas l’ombre d’un pinnocchio. ;) Ouarf qu’est ce qu’on rigole !
Et puis Mathis s’exclame « ahhh c’est dégeu ! la fille elle baisse sa culotte ! » Il y a beaucoup de voitures ayant une excroissance publicitaire sur leur toit. Les chauffeurs sont payés pour rouler sur le strip dans les deux sens toute la journée et toute la nuit. Certaines pubs sont plutot olé olé comme celle du Peep show où une dame nous montre ce qu’il reste de son string. D’ailleurs, lorsque Arnaud traîne trop le nez en l’air, il est assailli par des mexicains qui lui refilent des tas de cartes de demoiselles aux seins refaits et qui ont l’air très contentes et pas très contrariantes. Pour 45 dollars, elles promettent un « full service ».
Le mexicain a un tee shirt qui dit « les filles dans votre chambre en 20 minutes ». S’ils distribuent les mêmes cartes à tout le monde, j’imagine la tête du gars qui voit arriver un boudin dans sa chambre « ah ben non, j’avais commandé le n° 321 avec la culotte rouge » Ah désolé elle est déjà prise. Sans jeu de mot. Heureusement quand ils voient que monsieur se promène avec des enfants, ils s’abstiennent. Mais quand il se promène avec madame, il s’en foutent. Madame n’est sans doute pas jalouse.
C’est surtout une ambiance bon enfant qui règne dans les rues où les petits comme les grands s’aglutinent pour voir les pirates torses nus et les piratesses en justaucorps et bottes danser sur leur bateau au rythme d’une musique très pop ou les fontaines se disputer en musique au Pallazo.
Les casinos sont une planète à part. En fonction du standing de l’hôtel, les serveuses sont soit moches soit des vrais top models. Les deux catégories sont souvent en décolleté et jupe ultra courte. La clientèle varie aussi. Les 3ème age sont là et cotoient les minettes bien habillées cherchant le bon parti célibataire.
Le luxe est frappant à Las Vegas. Ça je ne m’y attendais pas. Dans les hotels : matériaux nobles, fontaines abondantes, architectures bien pensées, fleurs extravagantes, plafonds peints à l’italienne, moquettes chics, escaliers en colimaçon, piscines intérieures –extérieures designées, éclairages raffinés….. Même les WC (où tout est automatique) sont chics.
Ensuite les boutiques : toutes les grandes marques sont représentées ici ou ailleurs : Kenzo, Dior, Gucci, Channel, Hugo Boss, Rolex.. Les boutiques chic on les reconnaît car ce sont les seules où les prix ne sont jamais affichés. Et ce n’est pas pour qu’on peut proposer un prix genre « tiens ce sac là
en croco, je vous en donne 2 dollars ? ça vous va ? » non c’est parce que les prix sont tellement indécents qu’on les cache…Puis les restaurants. Les grands chefs sont présents ici : Lagassé, joel Robuchon etc et enfin, des restaurants tellement distingués qu’ils ont parfois une hôtesse à l’entrée et la porte fermée derrière elle. Trop chic pour que le commun des mortels salisse de son regard ce qu’il y a derrière. D’autres sont le résultat de délires de designers les plus fous . Il y a de l’imagination à Las Vegas.
Déambulant dans ces artères, Arnaud se retourne sur une jeune femme, chignon tiré, jean serré, chaussures à talon, veste en cuir de designer et bijoux de marque. Oh ça va hein. Tu me colles des fringues à one million dollars sur le dos, moi aussi je commence à ressembler à quelque chose. Mais là je me sens comme une patate au milieu de fleurs des champs, avec mon look de camping cariste. Mais noon . C’est ça oui.

Au milieu de tant de beauté et de luxe, j’avoue, je bave. Je bave et je traîne. Arnaud dit aux enfants « je crois qu’on va la perdre maman, elle ne va plus vouloir revenir au CC ! ». Dire qu’il y a des gens pour vraiment se payer tout ça sans sourciller…
Du coup je me venge avec mon luxe à moi bien qu’il soit temporaire : une chambre d’hôtel. Je prends 10 bains en 5 jours. Je me paye la version « extra extra propre ». Plus propre, t’es lustré. Je me défoule en utilisant un maximum de serviettes blanches et de gobelets en plastique. Je zappe à longueur de temps sur ce bel écran plat. J’ouvre et je ferme les tiroirs de la commode en bois (toujours un truc à chercher. Et en plus, ils y ont mis une bible en cuir. Ils ont le sens de l’humour ici ). Je regarde par la fenêtre, du haut de nos 30 étages une bonne centaine de fois de jour comme de nuit. Je code et je décode le coffre fort. Et le bouquet final : je zieute par le judas pour espionner la femme de chambre et les voisins qui passent dans le couloir. Elle est pas belle la vie ?
Une nuit, mes 8 mètres d’intestins et mon estomac se rappellent à mon bon souvenir. Des heures entre la salle de bain et le lit pour finir épuisée au petit matin. J’imagine si on avait été en CC à ce moment là : j’aurais dû descendre et monter l’échelle de la capucine 20 fois en une nuit. Là j’ai eu du bol. Faut dire que nous multiplions la junk food car notre budget est serré. Nous prenons bien 3 kg en 5 jours à nous deux. Grossir avec des trucs qui ne sont même pas bons, c’est un comble. Je ne supporte plus le Mac Do, les donuts sont pleins d’huile, les tacos trop riches, la pizza dégoulinante de fromage … même à l’hôtel « Paris », ils ont essayé de nous mettre de la béchamel sur nos crêpes. Ça va pas non ?
Nous aurions bien fait quelques spectacles. Le cirque du soleil, le spectacle aquatique, des chanteurs divers et variés, des comédies.. ; C’est vraiment la ville du spectacle. Des tonnes d’extraits de ces dit spectacles nous attirent partout dans la rue. Des écrans géants diffusent en boucle des extraits avec la musique qui va avec. Même à l’arrêt de bus, il y a un écran qui chante à coté de nous. Oui parce que la pub est sonore ici. Tu veux pas la regarder et bien t’es au moins obligé de l’écouter ! D’ailleurs la musique est omniprésente ici. Chaque hôtel diffuse la sienne à l’intérieur comme à l’extérieur, il y en a sur le boulevard aussi. Il n’est pas rare de voir quelqu’un se dandiner en attendant le bus. Quelle joyeuse ambiance.

A voir toutes ces blondes décolorées, ça me fait penser que petite, je croyais que les cheveux blonds des poupées étaient faits en poils d’artichauts. Ce qui n’a rien à voir avec le sujet ici, je vous l’accorde. Mais il n’est jamais trop tard pour se défaire publiquement de ses névroses.

Au circus circus, il y a des animations avec des gens pendus au plafond qui fond du trapèze en justaucorps. Il y a aussi un étage réservé aux enfants avec des stands où on gagne des peluches si on met la balle dans le panier, dans le trou ou dans la tête du clown (ça dépend des stands hein). Du coup, la famille s’élargit : on repart avec 4 peluches made in china. Certaines machin
es de jeu distribuent des tickets qui donnent droit à des prix comme à la kermesse de l’école. Mathis repart avec une épée en plastique et Gabriel avec des petites voitures en plastique aussi. Puis nous allons à « l’Aventurodome ».
Toujours dans l’hôtel. Un parc d’attraction dont le plafond est hyper haut et dont l’ensemble ressemble à un immense chapiteau de cirque. Montagnes russes, manèges, voitures tamponeuses, … des tas de trucs qui montent et descendent, tournent et se retournent avec les cris des enfants qui vont avec.
Gabriel et Mathis sont aux anges. L’un s’éclate dans sa p’tite toto quand l’autre fait remonter son estomac dans l’ascenseur grenouille. Et c’est là que l’on mesure toute la dévotion et la patience des parents que nous sommes…
Le soir, c’est à nous de jouer. Les enfants sont couchés, drapés, oreillés. Nous descendons au casino. Nous perdons. Nous remontons nous coucher. Ah bravo.
Ce n’est pas de notre faute : trop heureux en amour. Ouais c’est ça. En fait les machines à sous, ce sont des méchantes bestioles perfides, tentaculaires et sans cœur. Elles commencent poliment par nous rendre nos sous investis, puis par nous en donner un peu plus et alors qu’on commence à sympatiser-paf- que dalle. Saloperies. Je comprend mieux pourquoi les machines font des « clink gling » d’enfer à vous rendre sourds : c’est pour couvrir les jurons et les cris de désespoirs des clients ! Le casino est une artillerie bien huilée : il n’y a pratiquement pas d’argent qui circule : on met un billet dans la machine, qu’elle restitue en coupon uniquement (si on a quelque chose à récupérer biensur). Du coup on surenchère sans vraiment mesurer que ces chiffres qui apparaissent à l’écran sont des vrais sous. Au moins en France, on met des sous dans la machine. On se rend mieux compte.

La roulette c’est rigolo. Mais c’est mieux quand ce sont les autres qui perdrent. Ça console. C’est pas gentil hein ? Les croupiers ont la classe. Ils comptent les points et les jetons à la vitesse d’un ordinateur. Drôle
de métier. Les joueurs de pokers se la pêtent un peu avec leurs cigares et leur whisky. Des demoiselles circulent pour la maintenance des machines qui avalent les billets trop vite ou se bloquent. La police est aussi là qui circule pendant que le caissier s’ennuie derrière ses barreaux. La nuit va être longue.
Dernier matin, nous regagnons notre domicile roulant à regret. Zut il est toujours là. Alors que nous stationnons pour déjeuner au Flying J, une station service dédiée aux camionneurs et aux campings car, un américain édenté et souriant à la fois, toque à notre fenêtre. Il nous demande d’où nous venons patati patata puis dit à Arnaud : « ya un gars derrière qui fait des jeux marrants ! t’as pas vu ? viens je te montre ! » et voilà Arnaud embarqué Dieu sait où. Au bout de quelques minutes, je décide de le rejoindre ayant pitié pour son anglais approximatif. J’ai beau le chercher parmi les camions stationnés, je ne le trouve pas.
Mais qu’est ce qu’ils en ont fait ?? Il est casse bonbon mais j’aimerais bien qu’on me le rendre !. Alors que je rebrousse chemin, je le vois arriver avec un autre gars collé à ses godasses qui lui lance un « take it easy bob ! ». En fait, un groupe de mecs jouaient -planqués-à des jeux d’argent avec des cartes. Tu devines, tu gagnes. Genre. Sauf que c’est grossièrement truqué. Arnaud n’avait pas un radis, il les a laissé tous seuls. « ce qui m’énerve, c’est qu’ils me prennent pour un con ! »
Dernière petite touche de Las Vegas…. Nous avons adoré cette ville. Prenons rendez-vous pour une prochaine fois… ? Oh oui oh oui ! Avec une semaine en 5 étoiles avec un budget illimité pour aller dans des restaurants chics à tous les repas, faire du shopping dans les boutiques de luxe et voir pleins de spectacles entre deux parties aux casinos. Euh…un jour peut etre.. ?



























































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































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