mardi 9 novembre 2010

Nous fixons le rendez-vous avec nos amis, les Piot, au « visitor center » de king’s Canyon. Nous les avions rencontré aux chutes du Niagara. Pour l’atteindre, nous devons prendre une route très pentue et pleine de virages. Quelle bonne idée ai-je eue de faire la leçon de français de Mathis à l’arrière pendant la montée ! j’ai rapidement l’estomac au bord des lèvres. Mathis lui, rien. Il est habitué. Il doit avoir un niveau à bulle pile entre ses deux oreilles à l’intérieur de son crâne.


Nous croisons un chasse neige alors que le soleil brille et qu’il fait 15 degrés. Ça nous fait bien rigoler « ben qu’est ce qu’il fait là celui là ? il évacue les cailloux et rochers qui tombent sur la route ? ». Mais bien sûr. Quelques miles plus loin, nous sommes sous une bonne poudreuse. Celle-ci s’accroche comme elle peut sur les sapins et fini par atterrir sur notre toit. La neige tapisse le sol et colorie les sapins. Et là on fait moins les malins. C’est très beau. Mais c’était pas prévu.

Nos copains arrivent, bronzés comme il n’est pas permis. Ben oui, ils n’ont
eu que du soleil depuis 3 mois eux ;). Quelle joie pour les enfants de retrouver leurs petits camarades. Il y a Jimmy (le papa), Valérie, (la maman), Joshua (10 ans), Logan (6 ans), Emma (4 ans) et le bébé de la famille, un chien Carlin minuscule de 3 mois qui frétille de partout. Il doit faire 20 cm² à tout casser mais ils l’ont quand même appelé « Big Jim ». L’ensemble vient de Nouvelle Calédonie où ils ont vécu plusieurs années. Leur voyage durera 4 ans.


Pendant que les enfants jouent avec la neige à l’extérieur, nous autres, préférons une activité plus ludique : l’apéro. Autour d’une bière et de pringles, nous nous racontons nos dernières aventures.

Après le déjeuner, nous décidons de redescendre dans la vallée pour chercher un temps plus clément. Nous galérons pour trouver un camping : notre GPS aussi bien que celui de Jimmy nous mène dans des lieux où le camping en question existe mais dans une dimension parallèle. Mais là il n’est pas à l’adresse indiquée. C’est ballot. Le seul que nous trouvons est blindé de mobiles homes. Je n’aime pas trop ça depuis qu’un office du tourisme nous avait dit que c’était la fête à la drogue dans ces lieux là. Nous finissons sur le parking d’une église. Une dame d’une soixantaine d’année et un policier en civil nous accueillent et nous donnent l’autorisation de passer la nuit là. Ils nous invitent également à la messe du lendemain. Ah mince, on est Samedi soir …Demain c’est Dimanche. On n’aurait pas pu choisir un autre jour ou un autre lieu… non ? bon . Bon allez c’est l’occasion de voir une vraie messe américaine, ça tombe bien, je voulais voir à quoi ça ressemblait. Le soir, pendant que les enfants démontent et retournent tout notre camping car à grand coup d’enthousiasme sonore, nous sommes peinards dans le leur, beaucoup plus grand et nous dînons à la cool.

Le lendemain, le policier renouvelle son invitation. Nous ne pouvons pas nous enfuir. D’autant que deux CC de 3 tonnes ce n’est pas aisé pour partir discrètement. Nous arrivons donc à l’église et sommes accueillis par une dame débordante d’amour et de monoï qui nous fait un gros câlin en guise de bienvenue. Oh ben c’est gentil ça madame. Puis elle mène les enfants dans une salle et nous dans une autre où un groupe de jeunes prend des notes face à un prof de bible. Si ça existe. Le monsieur a même un badge avec sa photo dessus où il y a écrit « STAFF ». ça ne plaisante pas. Il explique les notions de pensées positives qui engendrent une foi positive qui engendre une confession positive pendant 20 minutes, puis enchaîne sur la pensée négative qui engendre une foi négative qui engendre une confession négative. Zavez noté ? Pendant 40 minutes, nous aurons donc droit à un cours enthousiaste à grand renfort d’ordinateur portable, et de paperboard. Jimmy lutte contre l’ennui, Arnaud regarde la pendule et râle parce qu’elle est cassée, Valérie s’inquiète pour les enfants pendant que je tripote la bible toute stabilotée qu’elle est.
Le monsieur explique que quand notre ordinateur tombe en panne, nous le ramenons chez celui qui l’a fabriqué. Donc pour nous c’est pareil. Quand on est cassé, à qui s’adresser d’autre qu’à celui qui nous a fabriqué ? Ben oui quoi bande de nouilles. En voilà une info !
Adressez vous donc au créateur, c’est de sa faute ! (On peut aussi s’adresser à ses parents dans cette logique là mais là je crois qu’ici c’est hors propos). J’essaie d’écouter consciencieusement les paroles du prêcheur mais au bout d’un moment je décroche. Je n’entends plus que ses « hey ! man ! » et ses « huh ! ». On dirait un rappeur. C’est plutôt pas mal. Il a le mérite de me faire sourire le bougre. Puis la classe se lève et alors que nous sortons de la salle et récupérons les enfants, des gens heureux nous installent pile au centre de l’église. Les enfants ont fait des dessins et répété docilement les paroles qu’on leur enseignait. Sans les comprendre.

Cette église est en fait une grande salle avec une grosse croix accrochée au bout mais sans personne cloué dessus. Pas d’autel, pas de bougies, pas de vitraux, pas de prie dieux, pas de statues. De la moquette et des posters à la place et des bancs en bois. Et une communauté hawaïenne toute contente.

La messe commence et nous sommes le centre de toutes les attentions, des gens viennent nous serrer la main et nous souhaiter la bienvenue. C’est très chaleureux. Le pasteur au micro nous traite « d’invités français » venus grâce à un « rendez-vous divin » et toute la salle nous salue. Si on voulait se la jouer discret, c’est bien raté.

Sur la scène, une batterie, une guitare électrique, un synthétiseur, des micros et 3 enceintes de chaque côté. Un écran géant diffuse une image faite de croix au coucher du soleil avec les nuages animés. Et c’est là que je m’aperçoit qu’il y a une régie au fond de la salle. C’est quoi ce délire ? Puis arrive la chanteuse et ses deux choristes ainsi que les musiciens. Et là on hallucine en groupe. L’écran diffuse les paroles des chansons à la manière d’un karaoké. Les enceintes se mettent à vibrer et la musique et les chants secouent l’église au rythme de la batterie. On se croirait dans les « Blues brothers » ou « sister act ». Mais ce n’est pas tout. Ils sont tous en transe. Le petit vieux à ma gauche se dandine d’un pied à l’autre (Jimmy l’a prit en affection car il a une tête qui lui revient bien), la dame devant moi danse avec les deux mains en l’air. Tout comme la plupart des gens. Certains ont les yeux fermés et ça chante de tout son cœur. Un truc de fous.

Nous sommes d’abord un peu embarrassés devant tant de spontanéité et d’exubérance mais rapidement nous trouvons cela très émouvant. Tant d’amour, de joie, de fraternité en un seul lieu, nous n’avions jamais vu cela auparavant. Mathis trouve ça moins sympa car il se met les doigts dans les oreilles en criant « c’est trop fort ! ». Génée, je l’emmène dehors. Il pleure à gros bouillons car la musique lui fait mal au crâne. C’est vrai qu’on entend tout, même dans la rue. La nounou de l’église arrive et propose de l’emmener faire des dessins. Une nounou ? C’est pas dingue ça ? Je lui confie mathis bientôt suivi de Gabriel, Logan, Joshua et Emma qui s’ennuient à 100 sous de l’heure à la messe.

Puis le policier fait son sermon. 40 minutes. Il sautille sur scène. Il donne dans le « hey ! man » et le « huh ! » lui aussi. Il explique des tas de trucs sur le rôle de l’église, l’humanité, etc en s’aidant de panneaux en cartons pour illustrer ses propos et en faisant des blagues. Il nous diffuse même l’extrait d’un sketch humoristique de jeunes comédiens sur l’écran géant. La salle pendant ce temps là n’est pas inactive. Elle commente. « yeah man ! » « you’re right man !” “sure man!” “oh yes we do!”. Ça doit leur manquer à nos curés ça, une salle réactive.

Là on commence à trouver le temps un peu long. Non pour être hônnete, on trouve le temps long depuis plus longtemps. Valérie glisse à mon oreille : « c’était la drogue ou l’église ! » en rapport au camping de mobiles homes où nous avions failli rester.. Alors qu’on se dit « chouette c’est fini ! », la chanteuse revient et nous en remet une bonne couche. Puis c’est une dame qui monte sur scène. 20 bonnes minutes. Là valérie me dit « si il y en a encore un qui monte sur scène, je lui fait un croche patte… ». Je me marre.

Elle manque de réflexe car arrive le gars de la caisse de l’église qui tient la barre pendant 10 minutes pour nous parler du « power of the green » (entendez, le pouvoir des dollars). Bon ça va hein. Pas besoin de nous culpabiliser, on va t’en donner des sous.

Et là non, ce n’est pas fini. Encore 15 minutes d’une dame pour nous parler de pleins de trucs tantôt en anglais, tantôt en hawaïen. Et elle a l’air super contente.
Enfin, 3 heures après, nous sortons de l’église après multes poignées de mains, sourires, embrassades, compliments. C’qui sont sympa. Faut pas leur filer un micro sinon ils ne le lâchent plus mais sympa tout plein quand même. Les enfants sortent aussi avec les lèvres rouges, vertes… ils leur ont donné des glaces visiblement un peu chimiques….Arnaud : « j’ai pas compris, c’était lequel le pasteur ? ».

Nous filons chez pizza Hut et armés de nos 4 pizzas géantes, nous allons passer l’après midi au parc municipal du coin. Là c’est une communauté mexicaine qui s’amuse. D’un côté ils fêtent un anniversaire, et de l’autre ils installent barbecue, tables et chaises, sous le regard des jeunes filles et jeunes hommes pré-pubères qui jouent au football américain en uniforme.

Il fait beau. Les enfants font de la glissade au toboggan et de la grimpade aux échelles pendant des plombes. Nous, assis dans nos fauteuils de camping, nous lézardons au soleil en papotant et en regardant Big Jim frétiller à droite, frétiller à gauche et mordiller les cheveux de valérie avec enthousiasme.

Puis vers 17H, nous les peignons en des trucs horribles pour les préparer à Halloween. Et oui ! nous sommes le 31 Octobre ! Depuis fin Août, tous les magasins proposent des rayons entiers de bonbons de toutes sortes, des déguisements complètement dingues et des accessoires incroyables. J’ai beaucoup aimé par exemple, le saladier avec une main de monstre dedans qui te chope les doigts quand tu prends des bonbons ou l’automate grandeur nature qui ricane quand tu t’approches. Il y a aussi les dessus de porte gonflables avec un chat qui couine quand on passe la porte. Pour l’occasion , nous pendouillons des fausses toiles d’araignée dans le CC, des squelettes et des araignées de toutes les couleurs. Les garçons sont ravis. Nous ignorons copieusement les petites filles dodues, déguisées en papillon qui viennent se plaindre du fait que nos garçons leur fichent la trouille avec leur tête de monstres. Quelles chochottes !


Stationnés au Wal mart, Arnaud et Jimmy emmènent la progéniture faire le tour des popotes pendant que je fais les courses avec Valérie. Au bout de quelques rues, ils ont compris la technique : ils ne sonnent qu’aux maisons où il ya des décorations, disent « trick or treat » (en gros, file moi des bonbons ou je te fais une tête au carré), font des gestes pour montrer qu’ils sont nombreux et filent dare dare après multes « thank you ». Ils s’éclatent comme des fous. Ils croisent aussi d’autres bandes de petits monstres tous excités. A leur retour, la citrouille et la bassine en plastique sont pleines. Il y a même des mamans qui ont pris la peine de confectionner des petits gâteaux et de les envelopper dans du papier fermé avec une ficelle noire. C’éty pas mignon ? En tous cas, fêter Halloween en Amérique avec les copains, ce sera un super souvenir.


Le maquillage c’est sympa mais ça coule dégoûtant et les enfants en mettent partout. Nous les débarbouillons aux toilettes du Wall mart sous les yeux horrifiés des dames venues se soulager.

Le soir, Jimmy et Valérie nous initient au rami et c’est dans une joyeuse ambiance que nous jouons, tandis que Big Jim s’évertue à me bouffer le bout des godasses ou à tirer sur mes lacets en grognant.

Nous nous quitterons le lendemain vers 15h. Eux, rejoignent Big Sur et Los Angeles alors que nous partons vers Death Valley et Las Vegas. 2 jours super sympa en leur compagnie. Nous nous donnons rendez-vous au Mexique. Leur site internet: http://pocahontasetsatribuautourdumonde.com/









































































































































































































































































1 commentaire:

  1. salut c est Mehrdad Muriel Aline Valentin et aussi Chris et titine qui sont de passage a grenoble.on pense a vous et grace a titine on vient de retrouver votre Blog SUPER nous sommes heureux de savoir que vous vous portez bien nous pensons a vous 4 et esperons venir vous rejoindre à un coin du bout de la terre
    big kisses a bientot Mehrdad NASSIRI

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