
On y arrive un peu tendus. Plusieurs raisons à cela. D’abord les québécois nous ont confirmé que les douaniers américains avaient un profil de psychopathes. Ensuite parce que les séries américaines, on les as toutes vues : les experts truc, FBI machin, 24h Chrono, Bones, Shérif fait moi peur…. On sait que ça ne rigole pas aux usa.
On fait la queue gentiment dans notre CC, prêts à tout avouer ou à tout déclarer (c’est selon). Puis nous arrivons auprès d’une jeune fille enfermée dans une boite à vitres. Elle mâche son chewing um avec vulgarité et n’est pas très aimable. Elle parle vite comme si on était nés aux pieds de la statue de la liberté et ça m’agace. Elle pose des questions sans même me regarder. Elle appelle son collègue à la rescousse car elle n’a visiblement jamais eu à traiter un cas comme le notre : des français ayant ramené leur CC jusque là. Le mec nous dit « it’s the first time we see that ! » Ben falloir s’en remettre mes mignons. La nénette me harcèle en me demandant mon VIN(Vehicle international number) le doigt tapotant sur ma carte grise avec impatience. VIN, VIN, chépa moi, t’as qu’à savoir toi, t’es payée pour non ? son collègue -qui mâche aussi un chewing um (il doit y avoir un sponsor) s’étonne que notre volant se trouve à gauche. Je n’ose lui dire que ce n’est pas parce que Tony Blair est copain avec les USA, qu’il faut croire que tous les européens sont des anglais. Puis il nous pique nos passeports et nous envoie aux douanes pour faire inspecter le CC par un gros-gras lunetteux.
La petite jeune fille qui s’occupe de nous aux douanes n’est pas très raccord avec ses collègues car elle est sympa. Elle nous aide à renseigner nos fiches pendant qu’un couple passe menotté et encadré par 2 flics. Ambiance. A la question « où sejournez vous aux usa ? » je réponds au camping du port. C’est nul comme réponse mais je n’en ai pas d’autre. J’aurais dû dire Disneyland.( J’ai toujours trouvé un petit air de Pluto à Arnaud, c’est l’occaze. Monsieur le douanier, je le ramène chez lui, il s’était enfuit) Puis elle nous prend les empreintes des mains et nous fait des photos. 20 doigts scannés, 4 yeux flashés plus tard, et allégés de 24 dollars, nous avons notre autorisation de séjourner 90 jours. Le tout a duré 20 minutes. On n’en revient pas.
Sur la route, nous souhaitons faire les courses parce qu’a part une banane qui meurt dans le frigo et du pain de mie en fin de vie, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Oui mais, oui mais…c’est quoi le nom des supermarchés ici ? comment on les reconnaît ? ah là ! ah non. Ils vendent des chaussures. Et là ? ah non c’est une librairie. Bon on va chercher de l’essence, ça au moins c’est une valeur sûre. Tu parles. On n’a jamais autant galéré avec ces pompes à essence. Tu mets la carte bleue puis tu enlèves le pistolet puis tu sélectionnes.. à moins que tu ne doives d’abord enlever le pistolet puis payer à la caisse puis sélectionner le diesel. ; non attend, à moins qu’il faille appuyer en même temps le pistolet ET la sélection du diésel tout en faisant ton code. Non. Bon montres un peu tes empreintes digitales on sait jamais, ça pourrait marcher ?
Les gens ne parlent pas anglais ici, ils parlent américain. Et ben c’est pas pareil. Au début j’ai bien cru que mon diplôme d’anglais, je pouvais me le mettre dans le baba. Arnaud fait beaucoup d’efforts. Il baragouine avec enthousiasme des phrases avec 1 mot sur 2 en français.
200 km avant NY. Va-t-on avoir nous aussi le « complexe du corn-flex » comme le chante M ?
Arnaud conduit et moi j’ai la carte routière tantôt sur les genoux tantôt à 2 cm du nez. Sur la carte, ça a l’air simple. En live, beaucoup moins. Je suis nulle comme copilote. Je n’aurais pas pût participer aux rallyes, plus jeune. On nous aurait jamais retrouvés mon équipe et moi. Et puis ce n’est pas de ma faute, c’est génétique : les femmes ne savent pas lire une carte routière.
On cherche notre camping pour les 3 jours à venir : le « Liberty harbour RV park » (traduisez un vulgaire parking tout en béton sur le port avec à dispo de l’eau et un trou pour la vidange) que nous avons réservé par téléphone. Notre premier contact avec new york est le quartier du Bronx, considéré encore aujourd’hui comme dangereux. On n’a pas fait exprès. Oh que non. Oulala que non. Nonnonnon. Du tout. Du tout. Que neni. Bref, quelques ajustements plus tard, nous arrivons à destination. Le camping s’appelle « liberty » parcequ’il est « pas loin » de la statue. Elle mesure bien 5 bons cm tout de même de là où on est. On est gâtés. Ce camping est le seul à être si proche de new york avec un train qui nous y emmène en 10 minutes; alors quand ils nous annoncent des prix à faire pleurer un oignon, on reste dignes (on avait encore zappé les taxes dans notre estimation). Ça nous a coûté un bras et un œil au final pour 3 nuits. (M’en fout ils y ont perdu au change : mes yeux sont tous pourris, je suis tellement myope que je suis remboursée 100% sécu depuis peu).
Il

Et puis nous arrivons à Ground 0. Lieu où les tours jumelles se sont effondrées. Déjà depuis le métro, certains endroits témoignent de la destruction des lieux avec des bâches, des pilonnes par terre, desn endroits flambants neufs et d’autres « en attente ». Des centaines de gens se hâtent pour aller travailler. On se croirait à la Défense. Au dessus du métro, le lieu est grand et entouré de baches. Au centre, une tour de 30 mètres de haut est en construction. Plus que 500 mètres et ils auront fini (541 m prévus). Au mémorial et à la chapelle attenante, un casque de pompier brûlé, des images des tours en train de voler en éclats, des photos de gens pleins de poussière et de sang, d’autres qui pleurent et qui crient, une croix faite avec des restes de métal, le compte à rebours des événements expliqué, une peluche, des photos des disparus tenant leurs enfants dans les bras… La dame à côté de moi se met à pleurer d’émotion. J’en ferais bien autant mais la place est déjà prise. Alors j’arrache le bras d’Arnaud e
Et puis la statue de la liberté fait sa crâneuse du haut de ses 10 cm. Ah chouette. Tout un symbole. L’indépendance, la liberté, la justice tout ça. C’est là que meg Ryan rencontre à la fermeture et de nuit, Tom Hanks dans « nuit blanche à Seattle », sur la couronne. Enfin, si je puis me permettre, je ne sais pas comment elle a fait pour débarquer comme ça à la dernière minute parce que

Central park, nous n’en verrons qu’un échantillon. La faute aux écureuils qui nous distraient, aux jeux d’eau qui distraient les enfants et aux marchands de glace qui distraient tout le monde. Le parc est beau. Et comme dans tous les parcs, ça flâne, ça fait la sieste, ça admire les canards…mais ici en plus, on joue au base ball, on pêche dans le lac et on mange des hot dogs. Autour du parc, des calèches romantiques qui sentent pas bon. Des taxi-bicyclettes bronzés. Des tas de vendeurs de tout et de rien. Il y en a un qui veut nous vendre un tour de la ville en bus. J’avais justement envie de le faire. Mais à 250 dollars pour 4, ce n’est pas parcequ’il parle français et qu’il vient du Togo que je vais dire oui. Et que son père habite à Marseille n’y change rien.
La tour de Donald Trump où B. Streisand a son appart, se dresse, insolente. Des limousines noires et blanches font le tour du pâté de maison attendant sans doute monsieur ou madame pour les emmener dîner.
Nous allons voir le Magasin de jouet géant FAO.
Très beau, très grand. Très froid aussi. La climatisation ici c’est température d’Hiver. Entre le trop chaud dehors et le trop froid dedans, mon cœur balance. Au bout de 2 jours, la pollution m’agresse : j’ai les yeux qui pleurent, les poumons qui se ratatinent. Mon coton à démaquiller est tout gris le soir. Beurk.
Time square, c’est l’éclate totale.
Des écrans géants se bousculent dans une orgie de lumières joyeuses. La nuit, c’est féerique. A Paris, on appelle cela de la pollution visuelle. Ici, c’est juste incroyable et on adore (petit clin d’œil à mes amis de Viscom – au fait good luck pour le salon). On retombe en enfance. Les enfants restent eux à un âge normal. On fait les zouaves avec les appareils photos. Il y a plein de monde. Génial.
China town est surprenant. C’est l’Asie en Amérique : des petites rues avec des enseignes en chinois, des petites boutiques, plein de gens. Les non-asiatiques, on les reconnaît facilement : ils ont un appareil photo autour du cou ;) Nous déjeunons dans un petit restaurant qui ne paye pas de mine où nous engloutissons pour 5 dollars une énorme et délicieuse soupe avec plein de choses dedans qui flottent (comment ça qu’est qu’il y avait dedans ? je veux pas le savoir !). Nous le mangeons bien sagement car le personnel a l’air sévère. Les odeurs sont fortes dans ce quartier. Des marchands vendent des fruits et des légumes incroyables, des poissons et des coquillages à même la rue, des masseuses proposent leurs services. Les immeubles ont des escaliers de secours accrochés devant. C’est par là que passent les méchants dans les films quand ils veulent fuir.
Nous quittons le camping pour garer notre CC pour la journée au parking de chez Simon, un bon gros mexicain très sympa. Pour 15 dollars il accepte de nous stocker la bête pour la journée. Le camping prenait 40 dollars pour la même chose. Voleurs. Pour notre dernière journée, nous sommes à Soho. Où il n’y a rien de spécial. Nous faisons une halte au square construit sur un ancien cimetière. Dégueu comme concept. Dans le guide il y a écrit : « admirez l’orme qui servait pour les pendaisons ». C’est sympa. Une université n’est pas loin et des tas d’étudiants se baladent, tous jeunes, tous frais, tous cool. Encore minces. Et dire qu’il y a à peine 5 ans… non 10 ans.. euh non 15 ans… on était étudiants nous aussi. (pas plus quand même si ? 20 ans ? naooonnnn !!). Les enfants commencent à fatiguer de tant marcher. Je surveille qu’ils ne finissent pas par être rabotés du bas.
Nous reviendrons à deux dans quelques années, quand la grande tour sera finie, dans un 5 étoiles bien sûr et nous ferons tous les musées que nous souhaiterons au rythme que nous voudrons. Si vous voyez ce que je veux dire.
Bises à tous

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