Le canada c’est génial. Non franchement. Les français vivant ici, nous disent tous la même chose. En résumé approximatif : « La France beurk, c’est naze. Au canada, j’ai triplé mon salaire, mon terrain et la taille de ma voiture ».
Oui mais il y a un truc qui m’agace au Canada : tous les prix affichés sont hors taxes. Les restaurants, les musées, les appareils photos et même les hamburgers au mac Do, ce qui fait que l’on ne sait jamais combien on va payer au final. Les canadiens doivent être des pros du calcul mental. Ce qui moi, n’est pas mon fort. Je dirais même plus, mes parents le confirmeront, depuis la maternelle j’ai décidé de bouder les maths.
Le mac Do parlons en. La demoiselle mâchouillant son chewing gum s’est retrouvée avec une brochette de 4 français devant elle avec le nez en l’air pendant des plombes qui essayaient en vain de trouver leur big mac parmi les produits proposés. Ici le hamburger est en ½ livre. Je vous mets une demi livre de angus entre deux pains? (c’est la viande locale). Pour les enfants, la demoiselle nous propose « le joyeux festin ». Mon esprit vif a mis quelques instants avant de reconnaître là le fameux « happy meal ». Sauf que là, les nuggets sont vendus par Trois. La trinité selon Mac Do.
Gabriel le gargantuesque râle. « J’veux des nuggets ». ya pas, ce sont des « frites de poulet ». « Oui mais moi je veux des nuggets ». Ben c’est pareil. « Bah non sinon ça s’appellerait des nuggets ». Sgrogneugneu. Ben chépa prends autre chose. « Dans le hamburger, ya des cornichons ? » oui. « j’aime pas les cornichons ». Ben tu les enlèves. « Oui mais je sais pas si je vais aimer ». Tu commences à me plaire toi ! « Je veux bien des frites de poulet mais pas trois, plus ». Bref, la serveuse a dû nous prendre pour des fous et moi j’avais l’impression d’être au restaurant chinois quand on ne sait pas quoi prendre. Et puis quand on indique que le hamburger est à 1 dollars 29, c’est une blague. Parce qu’il faut rajouter les taxes. Mais après. Les taxes c’est le petit supplément d’âme de la consommation made in Canada (12%). N’essayez pas de préparer votre monnaie exacte en achetant un livre, vous auriez l’air d’une nouille à la caisse du magasin. Dans les restaurants, il faut rajouter entre 12% et 15% de la note en pourboire, selon notre appréciation de la qualité du service. C’est comme ça. L’avantage c’est que les serveurs du coup, sont plus aimables qu’a Paris.
Le deuxième truc avec lequel je me sens un peu nouille, c’est la langue. Je dis la langue pas l’accent. Ça c’est mignon. Non c’est qu’en fait, on ne sait jamais si la personne en face parle français ou anglais. La preuve : au supermarché, la voix off dit « veuillez vous présenter à la caisse 5 » (oui c’est super moderne ici) mais le caissier me parle en anglais. En fait il faudrait pouvoir sélectionner la langue des gens en appuyant sur un bouton quelque part (là où ce n’est pas indécent) , comme pour les DVD. Ce serait plus pratique pour les touristes et ça nous éviterait ce petit sourire niais introductif qui tâte le terrain avant de parler et dont nous sommes adeptes.
Ouarf, le « festin joyeux » ! je me marre…
Heureusement il nous reste la presse pour nous cultiver. Sur la couverture d’un magazine, un mannequin déclare « je vais me faire enlever mes implants mammaires ». ça c’est une couv’ ou je ne m’y connais pas ; j’aurais dû la prendre en photo. C’est énorme. J’en profite pour me demander à quoi peuvent bien ressembler une paire de loches sans implants. Ça doit ressembler à un soufflet qui a mal vécu. Pas beau. Enfin chacun fait ce qu’il veut avec ce qu’il a, n’est ce pas ? Sinon nous avons des nouvelles de la grossesse gémellaire de Céline Dion. Tout va bien merci pour elle nous précise son agent et mari R’né. 1 pleine page dans le quotidien de montréal rassureront sans doute l’ensemble de la population.
Je me rabats sur la radio. 1ere surprise : NRJ existe au Canada. Si. La radio jeune qui aime la musique des dance floor a une particularité déconcertante ici : les tubes internationaux côtoient le chanteur populaire et son violoncelle . Croyez moi c’est déconcertant d’entendre de l’anglais suivi du québecois. Il y en avait un qui chantait de bon cœur. « La vi’t sude jump » hein ? « la vaye séune jeune » ? Kôa ? Heureusement mon autoradio m’a aidé en inscrivant le titre. C’était « la vie c’est une job ». Voilà c’est plus clair mais je ne sais toujours pas ce que ça veut dire. La voix féminine nous anime entre deux chansons sur la dernière recette pour cuire le saumon. C’est fou noon ? Il ya des tas de chanteurs français aussi : vanessa, julien doré, cœur de pirate (ah bon elle est canadienne ?), stromae, tout ça tout ça.
Si on en a marre, on peut toujours écouter les informations sur d’autres fréquences. Après le pakistan, le chili et l’ouragan, nous sommes intrigués par« l’évolution de la chasse au phoque au canada » et « les baleines qui s’échouent sur les cotes ». Ah les animaux, c’est du souci.
Il n’est pas rare aussi d’entendre « les lectures nécrologiques ». Des tas de gens qui sont morts dont on nous donne le matricule. Ambiance. C’est dingue d’avoir inventé un truc pareil. C’est sans doute pour faire descendre d’un niveau la joie de vivre des canadiens. (Arrêtez ça marche pas). Moi la nouvelle que j’ai préféré c’est la petite vieille de 82 ans qui est partie de sa maison de retraite pendant 3 jours et qui est ensuite revenue comme une fleur et –précise l’animateur- en bonne santé. Oui mais ça on s’en fout nous. On veut savoir ce qu’elle a fait pendant 3 jours la vieille !
Sinon il fait toujours aussi chaud. 38 degrés ; Mathis a toujours ses gouttes sur le nez. Gabriel, lui condense : il a de la buée sur ses lunettes.
Pendant que Mathis goutte du nez et que Gabriel condense (il a de la buée sur ses lunettes) à cause de la chaleur, nous cherchons le cosmodome, l’expo sur la conquête de l’espace avant de quitter Montréal. C’est le musée sur la conquête de l’espace. Et nous le cherchons tout l’après midi. Vu qu’au Canada, les panneaux sont situés pile à l’endroit où il faut tourner. Ils ont opté pour « l’effet de surprise routier », les coquins. A ce petit jeu là, nous arrivons quasi à la fermeture, en grommelant. Après accord –nous ne sommes pas des voyous- nous passons la nuit sur le parking du Cosmodome, en espérant ainsi qu’on sera un peu plus près des étoiles, face à une copie grandeur nature de la fusée Ariane. Que neni. L’autoroute à côté nous rappelle que nous sommes sur bien sur terre. L’expo est sympa quoique trop compliquée pour les enfants. Bon avouons : pour les parents, il y a des petites complexités aussi. Gravité, pression, masse, axe, poussée, tonnages et autres… faut être ingénieur sup de technique géo nucléaire pour comprendre. Tout ce que je vois c’est que nous avons envoyé plein de gens sur la lune et ça me sidère totalement. Reste une question : quand la navette décolle et qu’ à 65km de la terre, elle largue ses gros réacteurs pour que le reste de la navette poursuive son chemin, ils deviennent quoi les bouts de navette ? Il parait qu’il y a 7500 cochonneries qui se baladent au dessus de nos têtes et que des mecs sont payés pour les observer toute la journée. Les éboueurs de l’espace. Si il y en a une qui décide de nous tomber sur la tête, on appelle Bruce Willis pour sauver la planète (enfin surtout les USA bien sûr), c’est sans doute ça le plan. La lune si belle la nuit, se situe après les 26 bouts de navette qui traînent, la carcasse de la chienne Laika et le cadavre de Youri Gargarine. C’est moins romantique d’un coup, hein ?
Nous décidons de partir dans un camping pour les deux nuits suivantes car trop de parkings tuent le sommeil et cassent les oreilles. A l’écart de la grande ville, la température chute de 20 degrés d’un coup et il pleut et il vente. J’imagine la rigolade des moustiques quand il ya tempête. Ça doit être la foire du trône pour eux.Les québécois s’agglutinent autour du CC « il a un bô design … » oui on sait, merci . ils sont 4 à visiter, complimenter, tournicoter tout ça tout ça. On s’applique en bon camping caristes : on fait le plein d’eau, la vidange, la lessive, le ménage, les jeux de carte (je rappelle qu’il pleut). Ensuite direction New york mais là je vous en dirais plus la prochaine fois !
ps: désolé pas le temps pour les photos...
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