jeudi 2 septembre 2010

"Je reviendrai à Montréal, Dans un grand boeing bleu de mer " la la la

Nous sommes le 29 Août et c’est notre 12ème anniversaire de mariage. Je sais pourquoi on fête ça : d’une part on se félicite d’être parvenus jusque là et d’autre part on se donne du courage pour l’année suivante ;) La 13ème année est mal embouchée : mal dormi, tous grognons, nous nous prenons le bec toute la journée. La trêve intervient officiellement à 18h00 quand à un feu, le couple dans la voiture à côté, vitres ouvertes s’engueule si fort qu’ils parviennent à couvrir le bruit du moteur. Arnaud : « Hey ! on dirait nous ! ». Sourires échangés. C’est reparti.

C’est dimanche donc. Nous quittons l’autoroute déprimante de monotonie pour les routes qui longent la mer. Nous roulons vers Montréal. C’est le jour des grosses bécanes à selle basse, guidon large et des chromes rutilants. Elles promènent leur(s) propriétaire(s) à vitesse cool. Ils se sont fait beaux : cuir, bandana dans les cheveux et lunettes noires, mitaines en cuir et tee-shirt de méchant. Tout y est. Toute la journée, j’entends dans ma tête « born to be wild » avec les guitares électriques qui vont avec. Si si c’est vrai. Des motards et des motardeuses, il en a une quantité au mètre carré assez impressionnante. Ça se croise, ça se décroise, ça se salue, ça s’observe. « ouh ! il en a une plus grosse que moi ! » mais non mais non.
C’est aussi le jour des voitures à coup de soleil. C'est-à-dire des décapotables de frime. Toutes marques, toutes couleurs. Seul ou en duo. La classe décoiffée. Il doit y avoir un nid quelque part. C’est obligé.
On arrive aux Trois rivières, petite ville plaisante où plein de gens aiment tracer des lignes blanches sur l’eau avec leur bateau moteur. Et comme les pt’its bateaux n’ont pas de jambes, ils le ramènent le soir sur leur remorque.

Nous faisons une halte au supermarché chépaquoi. Sur le parking, nous nous retrouvons avec un demi-américain dans notre salon quand d’autres ont des demi-homards dans leur assiette. Le californien a un air de bill Clinton et rentre les bras et la tête dans notre camping car à la fenêtre passager. « Hey ! do you speak english ? You come from France? Waouh, it’s wonderfull! “ Un américain enthousiaste en plus. Pendant 1heure 15 minutes, il nous décrit les meilleurs coins du Canada, des USA et même du Mexique. Il est tellement dans les « such a beautiful place – so wonderful city- so marvellous people » que finalement on ne retient pas grand-chose.
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Au milieu de la nuit, je me rends compte que j’ai les pieds qui ronflent. Comment est ce possible ? ils avaient pourtant l’air bien hier soir… je comprend pas… Il m’a fallu quelques instants pour réaliser dans les brumes du sommeil qu’Arnaud avait eu l’idée saugrenue de changer de côté sans prévenir. « C’est plus plat par là ».
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Le lendemain nous arrivons à Montréal vers 13 heures. J’aime pas Montréal. Enfin, c’est ce que je me dis en voyant les usines, entrepôts, zones logistiques, camions, garages qui bordent l’autoroute qui traverse la ville. On est dans la GROSSE ville. Nous stationnons dans le quartier international en feux clignotants. Arnaud part se renseigner à l’office du tourisme auprès d’une jeune fille rougissante. Moi, j’observe le bal des costumés-cravatés (les croc-macabés comme les appelle le chanteur Cali) qui se hâtent pour aller chercher leur « déjeuner emballé dans un petit sac en papier ». Nous cuisons. Le CC (camping-car) indique 37 degrés. Dedans il doit facile faire 5 degrés de plus. Trop de monde, trop de mouvement, trop de speed. Beurk on se croirait à Paris. On repart et on stationne au Parc Jean Drapeau. On y accède par un grand pont. C’est une île. L’espace vert ça fait du bien au moral. On se ballade. Sur une placette, de nombreuses personnes jouent avec les fontaines. Des minettes en maillot –string de moins de 25 ans (le cauchemar de toutes les mères de famille…) font bronzette tranquilles. Arnaud n’est pas discret quand il matte. Et il le sait mais il s’en fout ;).
Les enfants chahutent sous l’eau des fontaines. Jusqu’à ce que Mathis se blesse au pied. Heureusement Maman superstar a des pansements avec elle. Mais la fête est finie. Mathis boude. On voudrait bien aller à la plage indiquée sur la carte mais on apprend qu’elle est fermée. On passe devant le casino. Oh faut qu’on aille voir. On laisse les enfants jouer à la DS et on y va. Le plus grand casino que je n’ai jamais vu. Principalement des machines à sous où les petits vieux viennent claquer leur retraite. 5 étages avec escalators, restaurant panoramique et trucs qui clignotent de partout. On joue nos quelques 25 centimes pour la forme. On perd biensûr. On croit toujours qu’on va avoir LA chance.
Puis on repart pour une aire de vidange (passage obligé quotidien, compatissez) puis au wall mart pour la nuit.
Encore une nuit sympa avec les camions qui arrivent et repartent au milieu de la nuit. Leur moteur fait tant de bruit, que ça fait vibrer tout le CC. Et puis il fait chaud… J’aime pas Montréal.
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Le lendemain nous prenons le métro pour le vieux montréal. Il tient sur 2km², c’est un peu court. Il faut chercher assidûment les quelques maisons d’époque. La rue Saint Paul qui traverse ce quartier est plutôt sympa mais sans plus. On est bientôt à point tellement il fait chaud. Mathis et Gabriel ont les cheveux dégoulinants et râlent. Ils ont faim. Le restaurant indiqué par le Routard est bondé, on se rabat sur un café bristrot pas terrible.




Puis nous allons au centre des sciences. Quand on me dit « centre des sciences » j’ai tendance à penser au palais de la découverte à Paris, que je trouve tout moche et déprimant… Mon enthousiasme est donc modéré. Et puis c’est la claque. Génial. D’abord un lieu qui présente les technologies de demain. Des images projetées sur de la brume qui descend du plafond, une mappemonde géante au sol que l’on fait bouger avec son poids, une balle que l’on fait bouger avec la pensée en appuyant le front sur un métal capteur… puis on arrive dans la partie « sauvons la planète » où des écrans géants diffusent en circulaire de magnifiques photos. Au centre des tables de jeu. L’ordinateur pose une série de question de façon ludique sur des thèmes type « pénurie d’eau, que faites vous ? » « Une tornade s’abat sur le continent, que faites vous en priorité ? », on sélectionne des réponses puis on doit gérer une ville et puis la planète entière. Ce jeu intelligent, nous tient facile 45 minutes qu’on ne voit pas passer.
Puis nous passons dans la salle sciences 26. Des tas de gamins courent dans tous les sens. C’est le lieu pour découvrir les sciences de façon ludique : tourner une manivelle pour faire de l’electricité, faire des bulles de savon géantes, voir quelle matière rebondit le plus, fabriquer un visage sur ordinateur, simuler des effets spéciaux sur un ordinateur avec notre visage en premier plan et une fête foraine derrière etc. L’ensemble est rigolo. Les enfants adorent. Puis c’est la fermeture. Gabriel râle au désespoir de devoir quitter les lieux car il est tombé amoureux de la cascade à eau où il faut faire des barrages et faire tourner des moulins…
Ensuite balade dans la ville. Le Hilton et le Marriott me narguent. Puis nous allons dans la ville souterraine. Késako ? Saviez vous que Montréal a une ville souterraine de 30 Km² ? Ici s’enchaînent 300 restaurants et plus d’un millier de boutiques. Il parait qu’on peut y rester des jours entiers sans en sortir. Un bon remède contre le froid en hiver et le chaud en été.

On retrouve le soir le CC sans aucun problème. C’est juste un petit four. Une bonne douche nous fait du bien. Il est 20h. le Wal mart ferme à 21h. 3 voitures sont stationnées autour de nous avec des mecs qui attendent dedans. Puis ils ouvrent les coffres des voitures et ils distribuent des sacs à chacun et se barrent à toute allure. Mmmmh. On se sent pas très en sécurité. Arnaud va à l’accueil du wal mart qui lui disent que ça ne craint rien qu’il peut dormir sur ses deux oreilles. Bon.
La nuit est pourrie entre la chaleur et les camions. Même les enfants dorment mal. Qu’est ce qu’on se marre !!

Le lendemain, on repart à la vidange. Puis on regarde notre carte. On veut aller au biodôme où 5000 espèces animales nous attendent. Un couple de français se penche par la fenêtre : « vous étés français ? qu’est ce que vous faites là ? c’est rare de voir de français par ici ! » Puis monsieur nous indique notre route. Il vit au canada depuis 45 ans et il dit qu’il a eu le malheur de trouver un bon boulot ici. Il bosse à Air canada. Il n’a pas eu envie de revenir en France et de tout recommencer à zéro malgré le froid d’ici.
Le biodome est fermé pour cause de grève qui dure depuis le 15 juin. Eh oui les thibault ! nous aussi on y a droit ! J’aime pas Montréal. On n’arrive pas à trouver des connexions internet. Et en plus il fait toujours aussi chaud : 37 degrés. Mathis a des gouttes sur le nez, les mains moites et les pieds poites. La chaleur ça donne pas envie de faire quoi que ce soit. Mais comme dans le CC il fait chaud, on est obligés.

Nous prenons le métro jusqu’au mont d’or pour se balader dans le parc. On croise des écureuils, des moustiques et des ratons laveurs mignons et pas très sauvages.

Ensuite on se balade dans le quartier. Plein de petites boutiques sympa, un quartier agréable. On loue des vélos pour faire le tour du parc La fontaine autour du lac. Il commence à faire moins chaud. Ça a l’air cool la vie à Montréal.











Dans le nord, on tombe sur le quartier des riches : des énormes maisons avec des jardins magnifiques et des grosses voitures devant. Il y a même les nounous qui baladent les bébés et les enfants en uniforme dans leur école. Des terrains de tennis. La classe. Un peu comme dans « desesperate housewives » mais en plus chic. Je vivrais bien à Montréal si j’étais riche et pas sensible aux températures ! Arnaud adore.

Depuis 3 jours les enfants sont têtes à claques. Deux petits mecs ensemble, ça se bagarre sans cesse soit pour jouer soit pour se faire mal. Quand c’est pas l’un, c’est l’autre et ça n’arrête pas. Ça se dispute ; c’est tout le temps en concurrence ; ça se cherche ; ça se hurle dessus ; « je t’aime moi non plus ». Avec le lot de conneries qui vont avec : bousculer les gens, se prendre les vélos qui passent, renverser les boissons, hurler pour un oui ou pour un non, se faire mal, bouder et ne plus vouloir avancer, se plaindre le plus possible... Bref avec Arnaud on passe nos journées à les gérer dans une ambiance « rapport de force ». A la fin du 3ème jour à Montréal, tandis que les enfants courent après les écureuils, nous, comme deux petits vieux assis sur un banc, on s’interroge. On se demande si nous allons poursuivre le voyage dans ces conditions… Je crois qu’on va les vendre, avec ça on pourra s’offrir un bon hôtel.

1 commentaire:

  1. Le Biodome toujours en grève! De quoi faire pâlir de jalousie Bernard THIBAULT. P'tit joueurs en fait ces CGTistes.
    A défaut d'avoir gagné au Casino, j'ai une p'tite idée pour vous renflouer. Une photo avant de se coucher de chaque parfumerie du Walmart d'accueil. J'essaye de revendre l'idée d'un store-check en sous-traitance à mon boss.

    Profitez bien du week-end pour vous changer les idées. Je ne sais pas... travaillez un peu ? Prenez le metro ? Faites comme si vous étiez dans un énorme bouchon ?

    Bises,
    La THIBAULTEAM

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