Nous avons déjà ceux de Gabriel car nous les avions reçu avant notre départ et nous les avions emmenés dans nos bagages. Nous faisons d’une traite les 600 km qui nous séparent de cette destination. Vite. Trop vite car nous y sommes le soir même. Or les cours n’arriveront pas avant 5 ou 6 jours…
Pendant que nous roulons, les enfants jouent, comme à leur habitude, avec leur baby sitter (c’est comme ça qu’Arnaud a baptisé leur DS). Sur la route, nous sommes étonnés par le nombre de drapeaux américains plantés sur les voitures, les villes, les concessionnaires de voitures, les cimetières et même les ponts de l’autoroute. (J’ai vu plus tard qu’ils en vendent chez Wal mart). Le pays est-il si grand qu’il faille sans cesse rappeler aux concitoyens où ils se trouvent ? Ici il y a beaucoup de CGV (Camions grande vitesse). En tous cas c’est comme ça que je les ai baptisés car ils nous dépassent tous allègrement à 130 km. Un 5 ou 7 tonnes qui vous dépasse, ça se respecte. On se sent alors tous petits petits petits…. Des tas de mouffettes, ras musqués, ratons laveurs sont écrasés au bord des routes. C’est quand même plus chic que des hérissons. Avec tout ce qu’on croise, il y aurait de quoi se faire plusieurs manteaux de fourrure. Ça pourra nous être utile quand nous serons à l’ouest du canada fin septembre.
A Buffalo, nous allons directement au « Visitor center ». C’est désormais la technique que nous avons adoptée à chaque fois que nous arrivons dans une ville. Ainsi nous avons (parfois) les indications sur les points de vidange et les lieux de stationnement pour la nuit. De l’extérieur l’énorme enseigne verticale en jette. Un immeuble chic. Avec un genre d’agent de sécurité devant qui s’ennuie ferme. A mon arrivée, il se jette sur moi . Olà oh ! doucement mon brave ! En fait l’hôtesse de l’office du tourisme c’est lui. Le charme en moins, le bedon en plus. Il me balade dans un couloir et je me retrouve devant un petit établis tout ridicule où il est fier de me montrer ses 30 prospectus. Génial. Bah avec ça, on n’est pas rendus.
Nous décidons d’aller vidanger dans un camping puis d’aller directement dans la ville des chutes du Niaguara, « Niagara falls ». J’ignorais qu’il y avait une ville à cet endroit là. La pauvrette est bien moche. Des motels, des mac do, des pompes à essence, des travaux, des tas de trucs moches quoi. Bien moche. Le seul truc cool c’est le magasin d’usine Timberland où nous avons acheté des chaussures de marche montantes en cuir pour moi à 40 dollars. T’y crois à ça ?
Le wall mart, notre meilleur ami, est le plus calme que nous ayons eu jusqu’ici. Je sais que tout le monde s’en fout mais bon. On dort comme des loirs. Sauf quand le gars à casquette décide la nuit de nettoyer le parking sur son engin. Alors dans ces moments là, on a l’impression de faire le boulot avec lui. Pour notre 1ère nuit, nous nous garons près d’un camping car-bus de 10 mètres de long. Le lendemain, les propriétaires (canadiens) viennent nous voir. Lui est PDG d’un genre Skype, elle, est femme de PDG. C’est pour ça sûrement qu’ils ont un grand CC avec une machine à laver dedans. Ils sont attirés par l’engin. Encore. Ils nous donnent plein de conseils pour notre voyage. Ils nous annoncent qu’actuellement il fait 16 degrés à Vancouver. On est le 10 septembre. On va vite se peler les miches. Zut. Concernant le Mexique, ils nous disent que trop de canadiens se sont fait tuer là bas. Génial. J’ai vraiment envie d’y aller.
Le wall mart est différent de son homologue canadien. Ici, il y a des fruits et des légumes. C’est géant. Un supermarché intelligent. Des toilettes à l’entrée et DANS le magasin (très propres), des petites voiturettes avec panier pour les vieux et les gros, des rayons de packs de bière au frais… Sauf qu’ici les rayons sont implantés de façon étrange. Si tu vas d’un côté, tu loupes plein de choses sur les 3 autres côtés. Du coup tu passes ton temps à faire des ronds. Si je vais chercher des céréales, je risque de louper les boissons, le pain de mie et la charcuterie. Si je vais à la boucherie, je vais louper les détergents et les pâtes. Oui mais si je vais chercher du beurre, je peux en même temps choper des chips et du café. Mais par contre je rate les sauces et le chocolat. Fatigant de faire les courses. Vas y toi. Ou alors on s’organise, on planifie, on fixe des objectifs individuels, ok ?
En tous cas quand on se présente à la caisse, on a le sentiment d’être des petits joueurs. Les américains eux, achètent des paquets énormes, par paquet de 5, de tout, de rien. Faut dire que même la sauce tomate pour les pâtes est vendue en 1 litre et les crèmes glacées en 5kg. C’est pas leur faute donc. Nous on s’excuserait presque de se la jouer riquiqui. Au bout d’un certain temps on commence à comprendre : le spécial K est dégueu ici, la viande à bannir, les desserts au chocolat quasi inexistants. La caissière met nos victuailles dans des sacs plastiques. Parfois 1 produit dans un sac. Elle trie les catégories. On se retrouve avec des tonnes de sachets au final. Et c’est ça dans toutes les enseignes. Etonnant. Go green c’est pas pour tout de suite.
Un mois que nous sommes partis. C’est l’occasion de faire le point. Tout va bien ? ouais ça va. Sauf que j’aimerais faire grasse mat’ moi. Arnaud dans ses rêves les plus fous, nous voit nous lever tous les matins à 7h00. Dans notre lit (capucine) on dort bien mais comme je suis au fond (trop petit pour Arnaud), je suis obligée d’écraser Arnaud de tout mon poids (et c’est pas peu dire) pour passer par-dessus lui pour aller aux toilettes la nuit. Il est gentil, il ne râle pas. Une nuit à ce petit jeu là, j’ai failli me casser la figure. Oui parce qu’il y a bien 1m 50 entre le lit et le sol et que l’échelle dans le noir, n’est pas facile à trouver. Les barreaux de l’échelle encore moins. Jurer au milieu de la nuit, vous avez déjà fait ? Et puis quand l’un de nous se lève la nuit, le CC tangue. C’est drôle, on se croirait dans un bateau.
On s’habitue aussi au peu d’espace. Beaucoup de « oh ! pardon » « ‘tention je passe » « ‘tention j’ouvre la porte », « reste assis », « où est ce qu’on a mis…. ? » « range ta baby sitter » « elle est où l’éponge ? » « tu vas me chercher de l’eau ? moi je suis assis -bloqué, je peux pas » « elles sont fermées les portes ? et les fenêtres ?» « zetes attachés ? je démarre ».
Nous avons établis un planning hebdo, affiché dans le CC, qui distribue les rôles de chacun : qui met la table, qui dessert, qui aide à cuisiner etc.. Du coup, ça va mieux. On commence à être bien dans le bain aussi côté « logistique du CC ». Pour trouver des lieux de vidange et d’eau, on sait qu’on peut en trouver dans les offices de tourisme, les campings, les concessionnaires de CC, et parfois même sur l’autoroute. On sait aussi qu’on peut dormir sur les parkings des églises et chez d’autres enseignes que Wal mart. Bref on prend le pli.
Nous avons acheté une Guitare aussi. Entre le youkoulélé et une grande taille. Une taille enfant quoi. (Quand on vit en CC, on pense mini). Nous avions acheté avant de partir « la guitare pour les nuls ». C’est moi qui me lance en 1er. On aurait dû acheter « la guitare pour les supers nuls ». Certains passages du livre me donnent de l’inspiration « la guitare fait résonner le son mais n’oubliez pas que c’est vous qui jouez ». Oui je risque pas d’oublier, hé con. Ce que je ne savais pas, ignare profonde que je suis, c’est que ça fait mal aux doigts c’t’histoire. Et ils le décrivent parfaitement bien dans le bouquin : « au début le bout de vos doigts est tendre. Ensuite il vous faudra des semaines pour avoir des callosités qui durciront le bout des doigts et qui vous permettront de ne plus avoir mal en jouant ». Ca va pas non. je veux pas être défigurée des mains moi ! C’est pas gagné…
Nous restons 6 jours à Niagara Falls pour attendre les cours. C’est long. Alors nous faisons des courses, la vidange, des ballades et puis notre lessive. 1ère laverie en dehors d’un camping. Une vraie. C’est du délire. En plus des nombreuses machines à laver et sèches linges, il y a des petits chariots comme des landaus pour bébés mais en métal, des toilettes, des distributeurs de bonbons, des écrans plats avec télécommande pour regarder sa série préférée en triant son linge, des distributeurs de boissons, de crème glacée et d’encas, des jeux vidéos, des tables et des chaises et même un flipper. Et dire qu’une lessive ne dure que 35 minutes, quel tralala !Une dame toute ronde, m’aborde : « On voit tout de suite que vous n’êtes pas d’ici vous ! » C’est un compliment ou pas ? Elle a l’air de s’éclater à la laverie cette dame. Elle fait des mots croisés tout en répondant à la dame qui est dans la TV et qui pose des questions pour un jeu. A chaque fois qu’elle donne une bonne réponse, elle lance son poing en l’air tout en buvant son coca, en dansant sur son siège et en dodelinant de la tête. Un spectacle à elle toute seule. Ici, il y a des soutiens gorges qui se baladent sur les chariots et tout le monde s’en fout. La dame à coté de moi plie les culottes les plus gigantesques que je n’aie jamais vues. J’ai l’impression de voir la face (fesse) cachée de l’Amérique.
Nous avons trouvé un parc très bien entretenu pour y passer la journée, en dehors de notre planning très chargé. : ) Arnaud fait son jogging. Les enfants jouent sur les aires de jeu. Moi je guitare ou je’écris ou je ménage. Les oies sauvages elles, partent patrouiller par paquet de 10 ou 11 (je les ai comptées, ça occupe)
Parcontre ce que je ne savais pas, c’est que c’est ici que vivent les schtroumpfs. Les petits hommes bleus aiment monter dans le bateau, voguer dans le bateau et descendre du bateau. Ils recommencent tout le temps. Les plus rigolos sont ceux qui vivent aux pieds des chutes. Ils aiment avoir les pieds tous mouillés, les vapeurs des chutes dans la figure, être bloqués par le vent et les ger

Maintenant que vous le dites, les gens qui sont allés voir les pieds des chutes ont les reconnaît même sans leur K way : ils ont le bas de pantalon et le bout des cheveux tout mouillés. Mais ils ont aussi ces élégantes tatanes vertes et bleues distribuées pour 13 dollars 50 avec le K way. Du coup, il est facile d’observer à loisir, la confrérie des tatanes au snack-bar du parc, derrière un coca et un hamburger. Finalement aux « Niagara falls », le spectacle n’est pas où on croit.

Nous avons commencé l’école en attendant les cours de Mathis. Gabriel travaille 2 heures chaque matin tandis que Mathis fait du graphisme.(Nous avions pris l’option graphisme pour lui car il écrit comme un cochon et a été souvent pénalisé à cause de ça). Les cours du CNED sont très bien faits. Des livrets d’accompagnement pour les parents avec des indications au jour le jour, des livrets d’exercices en couleur, des CD pour l’anglais etc…Nous devrons après chaque semaine, les laisser seuls pour qu’ils répondent par écrit ou oral (pour l’anglais) à une évaluation. Elle sera envoyée à leur prof en France ensuite, qui donnera une note. Par internet, nous pouvons faire faire des exercices ludiques pour chaque matière. Nous pourrons aussi suivre leur évolution par trimestre.

Le seul hic est que nous devons tout savoir du coup. En français, j’ai dû me souvenir de ce qu’était un COD, COI, groupe nominal et Complément circonstanciel. La grammaire est toujours aussi ridiculement compliquée à apprendre. Et j’avoue qu’il y a des moments où je ne sais plus si tel mot prend un « s » ou pas à la fin… Oui parceque moi c’est le Français, et l’anglais. Arnaud les maths et les sciences. Pour l’Histoire/ Géo/ education civique/ Arts c’est à tour de rôle. Il a fallu démontrer aux enfants que 2 heures par jour TOUS les jours, c’était moins que 5 à 8 heures à l’école avec vacances. Nous essayons de nous lever suffisamment tôt pour commencer les cours et être ensuite collectivement libérés pour prendre la route. Mais forcément on réduit la cadence des voyages. Tant pis, on ne fait pas un marathon. Le seul hic est que 2 enfants ensemble sur 2 tables à 50 cm l’un de l’autre qui travaillent 2 matières différentes, c’est pas facile. Il y a des problèmes de concentration. Nous essayons désespérément de trouver une table pliante pour travailler à l’extérieur et on n’en trouvons pas !



Et puis nous récupérons enfin les cours de mathis dans un paquet carton qui visiblement aurait plein de choses à raconter sur ses péripéties. C’est un soulagement. Le gars de la poste a beau me coller du « how are you today ? », il est un peu mou et me demande de téléphoner demain pour voir si le colis est arrivé. Que neni. J’essaie de lui faire du charme pour qu’il bouge ce qui lui sert d’arrière train pour vérifier que le colis n’est pas déjà là. Du charme, ce n’est pas gagné vu qu’il pleut des trombes, que je suis toute mouillée, on dirait un chat de gouttière abandonné. Comme c’est un homme, et qu’il ne sait pas faire deux choses à la fois (parler et vérifier), il appelle sa collègue qui elle, fait le boulot. Le paquet arrive 10mn après. Hé bé. 
Ici il fait 16 degrés et c’est assez nuageux. Ça sent l’automne à plein nez. Nous devrons tracer la route vers le grand ouest canadien avant que l’Hiver ne nous rattrape. Bon on va où maintenant ?
N’hésitez pas à nous écrire, nous lisons chacun de vos emails, à nous fai
re vos propres commentaires sur les endroits que nous visitons, à nous poser des questions et nous donner des conseils.

Ici il fait 16 degrés et c’est assez nuageux. Ça sent l’automne à plein nez. Nous devrons tracer la route vers le grand ouest canadien avant que l’Hiver ne nous rattrape. Bon on va où maintenant ?
N’hésitez pas à nous écrire, nous lisons chacun de vos emails, à nous fai

Pas toujours facile de faire des commentaires, nous lisons et nous nous délectons de vos péripéties. On connait pas où vous êtes, sauf en image, et comme nous c'est boulot boulot dodo y a pas grand chose à dire. Vous êtes notre porte sur l'aventure et allez y gaiement.
RépondreSupprimerbonjour vous 4
RépondreSupprimercomme dit patick vous etes notre porte sur l aventure. et je vous remercie
puis je savoir ce qu'a gabriel sur sa jambe (4ène photo) ?