3 ferry et 3 belugas (ce qui n'a pas de rapport)

Après avoir longé la côte, nous avons pris le ferry à Rivière saint Loup pour aller en face à saint siméon. Nous quittons donc la Gaspésie pour la baie saint Laurent. Bon tout ça ne vous dit , sans doute pas grand-chose. Michelin pourrait certainement vous aider. Nous avons fait trois compagnies de ferry avant de trouver le bon. Dans la 1ere ville, ils ne faisaient pas traverser les camping cars. Dans la 2 ème , le ferry était complet sur les 2 jours suivants.

La troisième ville fut la bonne. Heureusement car après il n’y avait plus de traversée et on aurait dû se pallucher toute la route. Comme nous sommes arrivés le soir et que le départ du ferry était à 8h, et que nous devions nous y présenter à 6H45, nous avons dormi sur le parking destiné aux traversées après accord de la directrice. Pas très glamour si ce n’est que c’était face à la mer. Arnaud, suspicieux, a gardé un œil sur le réveil toute la nuit. Il était frais comme une palourde au soleil quand ce fut l’heure de se lever. Dignement, il a fait le tour du camping car pour fermer les bouteilles de gaz pour la traversée. Un québécois, tombé du ciel, lui a fait la causette. Il était en tee shirt et bermudas et il faisait 9 degrés. J’ai eu peur de trouver les enfants congelés dans leur lit mais non. Ils étaient là à poser des tas de questions à peine un œil ouvert, les cheveux en pétard et le doudou dans les mains.
La traversée a duré environ 1heure. Une espèce de cantine était aménagée à l'intérieur et les québécois grignotaient leurs saucisses-bacon-oeuf-patates de bon coeur. Nous, on avait décidé de se les geler sur le pont. Un touriste c'est idiot mais c'est courageux. pendant 5 minutes. Le temps nécessaire pour que le cerveau réalise que ça caille et qu'il n'ya rien à voir.

Arrivés de l'autre côté, à Saint Siméon donc pour ceux qui suivent, nous sommes saisis par la beauté du paysage. C'est vrai qu'on commençait à être blasés par la beauté de l'autre rive. Quelques kilomètres et nous voilà à reprendre un ferry pour traverser (logique) pour Tadoussac. Les kilomètres parlons en. Nous en sommes à presque 3000 déjà. Mais on n'a pas l'impression d'en faire tant la route est belle. Mais les québécois sont des gens subtils. Les panneaux d'indication de la vitesse autorisée changent environ tous les 2 km. Au choix: 50/ 55/60/65/70/75/80 ou 90. Du coup on a mis la journée à faire 250 km.

Au moins on a le temps d'observer. S'il y a des panneaux que l'on a bien compris, d'autres sont encores énigmatiques: " Adoptez une rue" (hein? pour quoi faire?); "Une vadrouille est disponible à l'accueil"; "Entreprise de débosselage" (Tu te cognes, on t'enlève ta bosse?); "Chalet optimiste" (tant mieux pour lui); " On embauche 10% de rabais des collègues"(ça donne pas envie alors); "pain de ménage"; "poulet frit pour sortir"; "sucre à la crème"; "denturologiste"...

Ce qu'on a bien compris parcontre c'est qu'ici, il n'ya pas des toilettes mais une toilette. Et que les nombreux "dépanneurs" que l'on voit sur la route n'ont rien à voir avec le gars qui a une clé à molette et une chemise pleine de cambouis mais c'est plutôt un genre de 8 à huit, une supérette quoi.

A tadoussac, c'est magnifique: ya tout. La mer, le soleil, les belles maisons, et tout le reste. (Une petite pensée pour la famille Thibault qui se trouvait par ici il ya moins d'une semaine.). On part en balade près de l'eau pour appercevoir des belugas, ces petites baleines blanches. Et là je culpabilise. C'est trop. Je devrais être à Paris derrière un bureau (à supposer que j'aie encore un job biensûr), à attendre l'heure d'aller à la cantine en espionnant mes collègues. Mais non, je suis là avec mes deux tétards hurlants (les enfants) qui cavalent dans tous les sens et font des momies en cailloux, un mari pas bavard car occupé à trouver des belugas.

Du coup pour se consoler, on est allés dormir sur une dune avec vue sur mer.