jeudi 26 août 2010

Nous arrivons sous une galette de coton au dessus de la tête, au parc national de la pointe Taillon. Il y a un droit de passage et pour 7 dollars, la fille habillée en ranger nous demande comment ça va.
C’est une plage déserte qui nous accueille et les enfants se jettent sur le sable pour créer une authentique cathédrale du 18 ème siècle. Non je rigole, ils font un château de sable, comme toujours. Puis nous faisons une séance de volley ball puis de balle au prisonnier en famille. On rigole bien. Arnaud tente d’expliquer à Mathis comment lancer le ballon par-dessus le filet : « imagines que tu fais une claque aux fesses des filles ! » Bon sang mais c’est bien sûr, comment expliquer autrement ce mouvement de la main qui cueille le ballon pour le projeter en l’air ? Arnaud faut qu’on parle. Moi je tente de distraire Gabriel en lui faisant des mimiques. Il est tellement mort de rire qu’il n’arrive plus à lancer le ballon. Ensuite c’est vers les douches que l’on essaie de les emmener avec diplomatie mais le temps ne dure pas pareil selon qu’on est un enfant ou un adulte. Chez nous, maintenant ça veux dire genre maintenant. Pour eux ça veut dire « ouais quand on aura fini ce qu’on est en train de faire et qu’on n’aura pas oublié entre temps qu’il fallait y aller ». Après le énième rappel à l’ordre, Gabriel nous dit « attend, je lui met la raclette et j’arrive ! » la raclée tu veux dire. Gabriel me fait beaucoup rire. Il a des « bugs « de langage comme son père ou des expressions toutes personnelles. Par exemple : « maman quand est ce qu’on fait du canoyak ? » (Vous aurez reconnu un subtil mélange entre canoé et kayak) ; Arnaud pendant ce temps là me demande si j’ai goûté l’eau. Traduisez « t’as mis les pieds dans l’eau ? ». La dernière fois il m’a dit un soir de fatigue « oh zut, faut encore les brosser, les lustrer et tout ça ». il parlait des enfants et du brossage de dents. A ce moment là il a faillit se prendre en pleine face le coca que j’étais en train de boire… car on ne le répète jamais assez, boire ou rire il faut choisir.

Le lendemain, cap pour le zoo considéré comme le plus beau du Québec à Saint Félicien. Je ne suis pas fan des zoos. Toutes ces bestioles, bourrées de TOC qui vous regardent à travers un grillage avec un air déprimé, ça ne m’enchante pas. Mais bon puisqu’on est là et qu’en plus on a fait exprès de venir jusqu’ici…L’entrée coûte un bras mais finalement c’est le plus beau zoo que je n’ai jamais vu. On commence par une vidéo projection de 15 minutes qui explique à renfort de très belles images ce que l’on va voir. Ce qui est vraiment inédit c’est que je reçoit rarement de la neige sur la tête quand je vais au cinéma. Véridique ! pour accompagner les images, on reçoit tantôt de la brume, de la neige et, au moment du passage d’une couleuvre sur l’écran, on a un frottement au niveau des chevilles (ce qui fait hurler de surprise tout le monde), bref c’est vraiment drôle comme expérience.
Le zoo en lui-même est une immense réserve naturelle composée de prairies, de torrents, de rivières à saumon, de forets, de rochets et on se ballade au milieu de tout cela. Un petit train vous emmène pour 1 heure de balade sur un sentier spécial pour observer les animeaux dans leur milieu naturel. Des ours noirs et leurs petits qui se cassent la figure sur un arbre, des caribous, moose et élans qui somnolent au bord de l’eau, des échassiers qui échassent dans l’eau, des aigles qui s’accrochent à leur nid, des tigres qui font la sieste les quatre fers en l’air, des castors qui grignotent des bouts de bois sous l’œil de renards craintifs, des loutres et des phoques qui se gondolent dans l’eau, de singes qui nous montrent leur plus beau profil (entendez leurs fesses), des bisons et leurs petits qui chargent des ours et même des marmottes et chien de prairies assis sur leur derrière à humer le vent.
(NB : Ici les marmottes se la coulent douce. On ne leur demande pas de mettre le chocolat dans le papier d’allu.). Le chauffeur du train nous faisait la causette avec bonne humeur avec un accent québécois à couper à la tronçonneuse. « Vous trouvez qu’ça r’ssemble à des chiens c’t’histoire lo ? » rapport aux chiens de prairies. Non effectivement mais il parait qu’on les appelle comme ça parce qu’en cas de danger, ils aboient. On vous mets un extrait des photos prises sur le site (mon dieu si on m’avait dit qu’un jour moi aussi je prendrais des photos d’animaux dans un zoo.. moi qui ai toujours trouvé ça pathétique…non mais là c’est pas pareil hein ?)

La nuit je rêve que je veux changer de métier. Je ne veux plus faire de la comm’, je veux moi aussi donner du pain de mie et des pommes aux ours pour leur collation.

Nous croisons pas mal de français. Comme ce couple perdu dans le supermarché qui cherchait du lait en poudre. Quand je lui en indique un équivalent, il manque de tomber à la renverse car le bocal fait 5kg….ou ces deux jeunes filles de moins de 20 ans avec leur tente et leur sac à dos qui sillonnent le canada avec leur pouce. Enfin je veux dire en autostop. Ou cette famille qui tâtonne au comptoir du ferry pour comprendre le fonctionnement des navettes. Les québécois quant à eux se pâment d’admiration pour notre « motorisé ». « Zavez un bô design pour vot’ machine lo ». Partout où l’on s’arrête (supermarchés, parkings, stations d’essence et autres), yen a toujours un pour nous dire ». « Zavez un bô design pour vot’ machine lo ». Rien que pour ça on est contents d’avoir acheté le camping car en France !
Prochaine étape le sud. On va descendre à Québec puis ottawa et montréal.

Le 25 Août on inaugure notre première journée galère : On roule toute la journée sous la pluie. Il fait 18 degrés dehors. Ya rien à voir. La route est mortelle d’ennui. Ma seule consolation de la journée est d’avoir vu sur la route un ourson noir assis sur son derrière à regarder les voitures passer. Comme il pleut, il mouille et que c’est la fête à la grenouille, j’en profite pour en écraser pas mal en passant sur la route (c’est pas ma faute aussi ! on n’a pas idée de vouloir traverser la route !). Au milieu de la nuit, on reçoit un coup de fil non identifié qui réveille tout le monde. Et là sgrogneugneu je voudrais bien être chez moi dans mon lit…

Le lendemain au petit dej, il a cessé de pleuvoir et une marmotte nous fait de l’œil sous notre fenêtre. Cap sur Québec où nous resterons un peu.
Merci pour vos commentaires sur notre blog, ça nous fait plaisir. Merci aussi à Eric, tes photos sont superbes.






1 commentaire:

  1. Grave cool d'avoir de vos nouvelles, les commentaires de Estelle sont supers, les photos top, il faut écrire un bouquin.
    Gros beco à vous tous du nord de la France, là où il pleut toujours.
    et si il faut ce faire passer pour arnaud pour un entretient proposé par l'ANPE, sollicitez moi, je vous assure qu'il ne sera pas pris....
    Je vais me créer un compte skype, pour s'appeler

    greg

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