samedi 21 août 2010

Une baleine vaut mieux qu'un saumon

ouah c'est booo



















On n’a pas vu la queue d’un saumon dans ces eaux limpides. On en a juste trouvé un dans nos assiettes pour le dîner. Le camping était situé près d’un court d’eau. C’était sympa. Pour les mouches noires et les moustiques. Qui se sont régalés de moi. On n’a pas eu le nez creux sur ce coup là parce qu’au canada, il doit y avoir 1 camping tous les 5 kilomètres. C’est hallucinant. Et 1 québécois sur 10 a son monstre de caravane garé chez lui. Un truc de fous. En rentrant d’une charmante balade pédestre longeant ce court d’eau, une québécoise nous tombe dessus les bras grands ouverts : « ah les françayes ! bienvenus o canado ! » C’est qui ? la gérante du camping ? elle veut nous vendre des activités ? Non juste une québécoise toute ronde et toute sympa. « j’vous ai vus dans votre roulotte et je voulais vous souhaiter la bienvenue » Dans notre roulotte, c'est-à-dire ?. Alors on « fait de la causerie » et elle nous montre les fossiles qu’elle a ramené d’une plage voisine. C’est comme ça qu’elle en vient à nous présenter son mari. (non ce n’en est pas un- de fossile). Très sympa mais la nature est injuste. AUCUNE bestiole ne lui tourne autour. Elle sont trop occupées avec moi mais quand même. Sa femme nous explique qu’il a du sang indien et que c’est bizarre mais il ne se fait JAMAIS piquer. Mais que par contre quand il transpire il tâche les draps. On va tout savoir… Je savais que j’apprendrai des choses pendant ce voyage. C’est chose faite.

Nous décollons du camping à 13H, faute aux raccords de tuyauterie qui font râler Arnaud. Ici le système d’évacuation des eaux usées (douche + vaisselle) n’est pas le même qu’en Europe. Chez nous on se met au dessus d’une grille prévue à cet effet, on tire une manivelle sous le camping car et ça tombe dedans. Ici, les camping-cars ont des tuyaux accessibles sur le côté de leur machine qu’il suffit de brancher sur un trou. Ah ! bande de drôles. On a dû acheter des tuyaux. Arnaud a passé beaucoup de temps à trouver un système pour qu’on soit pas obligés de ramper sous le camping-car pour raccorder à la main les tuyaux et recommencer tous les deux jours. Voilà, c’était la parenthèse de monsieur bricolage.
Arnaud développe un TOC du camping-car : « Arg, le raccord est trop usé, faut en changer. Arg le tuyau faut trouver autre chose ; t’as arrêté l’eau chaude ? tu me passes le cutter et la clé à molette ? faudrait acheter de l’antirouille. Et des raccords aussi. Et une autre bouteille de gaz, on sait jamais. Merde ya pas de carnet d’entretien, comment je sais quand il faut faire la vidange ?; il est déjà crade le camping-car ; je sais pas où installer mes niveaux à bulles ; quand tu conduits, mets la 6ème car il faut être en dessous de 2 en moteur, ça consomme moins. T’as compris ? pourquoi tu ne m’écoutes jamais ?… »
Quand à moi, j’ai un TOC que beaucoup m’envieront à Paris, Le TOC de la balayette. La balayette à poussière avec la petite pelle qui va avec. Comme on passe notre temps à entrer et à sortir, on ramène sans cesse plein de saloperies à l’intérieur. Du coup je balayette souvent. J’ai même mis mon outil accroché dans l’entrée pour « brosser » les enfants quand ils rentrent de la plage avant d’entrer. Ce qu’ils n’apprécient pas franchement. Mais moi marcher pieds nus sur des micros grains de sable qui traînent, je déteste. Voilà c’était la minute psychologie de couple.

On trouve un endroit en bord de mer pour déjeuner. C’est bien cool. A travers la fenêtre, j’observe mon voisin. Je le trouve rigolo. Il a bien 75 ans Il a un bide énorme, à tel point qu’on voit pas bien la frontière entre son bide et son maillot et il a des petites jambes toutes fines. Contraste vraiment marrant. Il se balade en maillot slip genre les bronzés avec sa casquette vissée sur sa tête. Sur le gazon, il s’entraîne avec sa balle de golf et son club tout en écoutant les Platters à fond . Oooooh myyyy looove ….

Sur la route, je me marre. Les canadiens ont des jardins hyper soignés. Le gazon est sublime. (à croire que même les mauvaises herbes se tiennent à carreaux). La tonte du gazon est une activité qui semble importante. La preuve, un petit vieux monté sur son mini tracteur à gazon parcoure son terrain avec application. Avec sa femme assise derrière lui. Ouarf !

Arrivés à Percé, toujours en Gaspésie. Il fait très beau (25 degrés à l’ombre). Percé est une petite ville touristique bourrée de charme. Il y a la mer, de jolies maisons et des gens qui chantent dans les bars et des papas qui font la vaisselle au camping dans un évier avec leur bébé de 1 an dedans (qui râle un peu). Pas idiot ça. Tu fais ta vaisselle et tu donnes le bain en même temps. C’qu’ils sont forts ces canadiens.






Après un petit déjeuner fait de pancakes, nous prenons des billets pour aller en mer voir les baleines. Enfin LA baleine (bleue). 2h30 à suivre la baleine bleue c’est une expérience unique et c’est rigolo : On va au large, on attend, puis on voit un dos de baleine qui sort de l’eau, alors vite le bateau se déplace vers la baleine. Sauf que le temps qu’il arrive, elle est déjà repartie! Donc on joue à chat (reconnaissez que c’est plutôt cocasse avec un mammifère marin). Tiens un bout de baleine, vite on y va, oh ben tiens elle est plus là, vite un autre bout de baleine, vite on y va, ah ben ya plus. Mais elle est où la baleine ? Imaginez 60 personnes sur le bateau du capitaine Hubert à scruter l’horizon dans tous les sens. Le moussaillon crie: « Hubeeert ! elle est sortie à 5 heures ! » et hop le bateau bifurque. On prend le bateau pour une horloge ? et le gars de plaisanter avec les clients « ici c’aye le seul endroit où on est contents de voare une queue ! ». Ouarf ouarf ouarf. A force de scruter l’horizon, on confond les vagues avec les dos de baleines. Ah là ! ah non. Ah là bas ! Ah non. L’avantage c’est que du coup on a l’impression de voir des baleines partout et yen a pour toute le monde. LA baleine, la vraie, nous a promené pendant plus de 2 heures. Avec 3 bateaux de paparazzi à ses trousses. La dernière fois qu’on l’a vue, elle a laissé un souvenir marronnasse à la surface de l’eau. Et là tous les gosses sur le bateau se sont marrés en chœur : « ouarf ! elle a fait caca !! ». Une dame émue avec son appareil photo à zoom extra perfectionné dit « quelle chance de voir ça, n’est ce pas ? ». hein ?? En tous cas me concernant, j’ai appris qu’il ne fallait JAMAIS mais alors JAMAIS aller faire pipi dans un bateau qui traque une baleine. 1- ça secoue à mort. Conséquences à assumer. 2- On a la nausée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. D’ailleurs je soupçonne ne pas être la seule à avoir eu envie de vomir quand j’ai croisé le moussaillon chargé de sopalin et se dirigeant à l’arrière du bateau…

Après une séance de ricochets masculine sur le bord de l’eau, nous avons acheté de quoi pique- niquer le lendemain sur l’ile de bonnaventure. En face. La plus grosse colonie de fous de bassan du monde. Avec la famille de tarés que nous sommes, on devrait s’entendre.

Re-bateau moteur. On fait d’abord le tour de l’île. C’est hyper beau à voir. On est surpris de voir des tas de phoques. Arnaud met un point d’honneur à photographier leurs narines qui dépassent de l’eau. « Zut, mon zoom n’est pas assez puissant, faudrait en acheter un et tu vas encore râler ». Oui surtout si c’est pour photographier des nez. Arrivés sur l’ïle, On emprunte le chemin des colonies pour aller pic niquer. 1h30 aller-retour. On croise un groupe de japonais. Ils sont vraiment partout sur la planète hein. Yen a un qui arrive dans l’autre sens et qui plaisante avec un canadien qui commence à râler de marcher : « You’re almost there ! and there is fresh beer over there ! ». Puis nous arrivons enfin au but : des centaines voire des milliers de fous de bassan s’engueulent copieusement sous nos yeux.



C’est magnifique. Du blanc sur fond bleu. Le temps suspend son vol comme dit le poète… et puis l’odeur des lieux le remet en marche. Et nous avec. On croise un japonais avec un zoom ENORME genre 15 cm de diamètre sur 30 cm de long. Pourvu qu’Arnaud ne le voie pas ;)



Les fous de bassan sont appelés comme ça parcequ’ils plongent à 100 km/h dans l’eau pour pêcher. Et en plus ils mangent le poisson dans l’eau et quand ils ressortent de l’eau aucune trace de leur déjeuner sur leurs babines. Tout cela me plonge dans des réflexions sans fin. Comment il fait à repérer le poisson qui nage dans l’eau à plusieurs mètres sous l’eau ? parce que moi j’ai bien regardé, l’eau elle est foncée, on voit rien dedans. OK comme dit JM Bigard, admettons. Admettons aussi que le poisson qu’il a repéré, aucun des 200 000 copains n’a envie du même. (à moins que ce ne soit à cause de ça qu’ils s’engueulent ?). Comment il fait à savoir à quelle vitesse et à quelle profondeur il doit plonger pour tomber pile dessus ? Ok admettons qu’il sait. Comment il sait à quel moment il doit ouvrir le bec pour le manger sous l’eau sans se transformer en bonbonne à eau ? je vais écrire à Nicolas Hulot.



Bises à tous, on poursuit notre route. --------

3 commentaires:

  1. Merci Estelle et toute la famille Lecherf de nous faire voyager par procuration, rêver et bien se marrer !! J'avoue qu'entre 2 couches, c'est un vrai bol d'air... Bisous. Alex

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  2. très marrantes tes interrogations sur les fous de bassan !
    biz
    sébastien

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