jeudi 2 juin 2011

Guatemala

Je regarde le plafond de ma « chambre » autrement dit le plafond de la Capucine où nous avons notre lit. Cette espèce de grosse bosse au-devant et au-dessus des places conducteurs.

Et je compte : un, deux , trois…. Vingt-quatre. Ce soir, nous avons 24 moucherons et autres bestioles volantes qui se collent au plafond de notre « chambre ». Pfff, va encore falloir procéder à un génocide avant de se coucher. On commence à prendre le train-train de ce genre de distraction depuis que nous avons élu clip_image001domicile près du Lac Atitlan.

La route n’a pas été tendre avec le camping-car pour nous y mener. Notre crétin (le GPS donc) et ses envies d’exotisme nous ont entrainés dans les routes les plus reculées du Guatemala. Des petits villages isolés ou les populations nous regardent en rigolant et en nous saluant joyeusement. Bah? qu’est ce qu’il y a de drôle? Quelques centaines de mètres plus loin, nous découvrons ce qui les amuse: Les routes sont faites de sable, de terre, de pierres, de trous, de fissures et notre camping-car tangue, avale de la poussiere, gémit. Heureusement nous sommes équipés en double essieu et en bon amortisseurs. Quand la route retrouve le bleu du Béton, nous sommes soulagés.

Nous avons de la chance, il fait beau et nous pouvons voir le lac dans son intégralité du matin jusqu’en début d’après-midi, entouré de ses volcans car alors, il se voile pudiquement.

Ce lac, disons-le, n’a rien de particulier. C’est un lac quoi. Nous en sommes un peu déçus car le guide touristique nous en avait fait des tonnes sur sa beauté et patati et patata. Il est tout de même bien agréable de prendre son petit déjeuner avec vue sur le clapotis des vagues.

Panajachel est la petite ville adjacente et donc un pseudo lieu touristique. Nous marchons dans ses ruelles pour la découvrir. Au bout de 30 minutes force est de constater qu’il n’y a rien à voir. Oh une église ! Oh ! Une boulangerie ! Oh ! Un poste de retrait d’argent, profitons-en. Plus loin, nous descendons sur le bord du lac. La ruelle qui nous y mène est bondée d’étals de souvenirs et nous sommes sollicités dans tous les sens. A tel point que l’on n’ose presque plus s’arrêter 2 minutes pour s’attendre. Non merci le bracelet en coton. L’étoffe, l’écharpe, le bijou, le dessus de lit, le tableau. Pas même la grillade, ça va merci. Muchas gracias.

2011_05_03_IMG_4568Nous prendrons une lancha (un bateau) pour nous mener à deux villages de l’autre côté du lac. San Pedro et Santiago. Cette lancha est un vrai tape cul et sous mes pieds, le bateau est fissuré méchamment. On va couler bientôt dites ? Après 25 minutes de hauts et de bas mouillés nous arrivons au premier village.

Des caféiers en fleur sont plantés à proximité des habitations. Plus loin, nous discutons avec un jeune homme tout occupé à ratisser des graines de café. Avec beaucoup de gentillesse, il prendra le temps de nous expliquer la culture du café et le traitement de ses graines.

Au hasard d’une rue, tout le monde s’offre un jus de fruit à la banane fraise clip_image001[5]qu’une dame nous prépare avec son mixeur. D’église en marché, nous nous baladons dans les ruelles étroites. Nous entrons dans un moulin ou les femmes nous montrent comment elles broient le mais pour en faire de la farine a tortilla. L’endroit sent le café moulu aussi. Au bout de 2 heures, l’idée de remonter dans le bateau, ne soulève pas un enthousiasme délirant parmi les troupes.

Le trajet jusqu’à Santiago est un truc de fous. Le vent s’amuse à faire des vaguelettes à la surface de l’eau et, moteur à fond, la lancha nous fait faire des vols planés et s’écrase en cadence sur la surface en nous aplatissant les fesses et le bas du dos avec force. Arnaud. « t’as un bon soutien-gorge, j’espère ? ».

Le village en lui-même n’a rien de très excitant. Dès que nous posons les pieds au sol, de jeunes garçons nous sollicitent pour nous faire visiter et nous emmener voir Maximon. C’est qui celui-là? Un genre d’idole, que vénèrent les indiens et qui change de maison tous les ans. Le SDF sacré ne plait pas aux autorités ecclésiastiques mais il existe quand même. Va pour trouver le Maximon. C’est drôle, j’avais un jeu PlayStation qui s’appelait pareil, me dis-je sur le trajet. Ah non, c’etait Maximo.

Le garçon nous emmène dans une ruelle étroite où d’énormes enceintes crachent une musique gentillette mais assourdissante. Dans une maison en cul de sac se trouvent des indigènes assis autour de l’idole. Une idole, ça? ouarf! Un genre de mannequin rembourré de paille, avec un chapeau et qui tient un cigare d’une main et une bouteille d’alcool de l’autre! Ils viennent se confesser parait-il. C’est sans doute plus facile ici car la musique est tellement forte qu’on ne risque pas d’entendre quels sont les péchés qu’ils ont commis!

Le tourisme c’est bien mais déjeuner c’est mieux. Sauf pour Arnaud qui décide lui, de s’alimenter de belles images en crapahutant dans les rues avec son appareil photo. A la saveur du repas qui nous servit, je prendrais bien mon appareil photo moi aussi…Le poisson grillé vient du lac et a un fort gout… de vase.

clip_image002Pour clore notre visite du Guatemala, nous ne pouvions pas partir sans chichi. Sans Chichicastenango. J’ai eu du mal à le prononcer celui la pendant un moment. Mais là ça va mieux, merci. Nous louons les services d’un chauffeur local qui nous mène, ainsi que 10 autres personnes jusqu’à la ville située a une heure de là. Quelle bonne idée nous avons eu car les ruelles sont des pièges à camping-car. Je ne vois pas comment nous aurions pu passer. Peut-être l’avant ou l’arrière mais en tous cas pas les deux. Pendant le trajet, ça tourne pas mal et Gabriel est semble-t-il un peu barbouillé. On lui tend un sac plastique. Il est assis à côté d’un jeune homme devant nous. Celui-ci est un peu tendu et observe Gabriel avec un œil méfiant. Son corps oblique vers le côté opposé avec application. Soudain Gabriel ouvre la bouche. Le jeune homme se tasse sur sa compagne brusquement. Et Gabriel se met à bailler. Et nous derrière, on rigole!

Chichicastenango, c’est un feu d’artifice. Une débauche de couleurs et un bain de foule assez surprenant. C’est le marché qui lui donne toute sa teneur. Des centaines de mètres ou l’on vend des tissus, des fruits et légumes, des masques, des fleurs et bien d’autres choses. Jusque sur la place de l’église, les vendeurs s’agitent et se bousculent dans un brouhaha incessant. Et comme partout, nous sommes continuellement sollicités aussi bien par des petits que des grands. Parmi eux, un petit bonhomme me suit. Je le croiserai 3 fois dans la journée. “Estelle! je t’ai vue a Panajachel!, achète moi quelque chose!”. Comment sait- il comment je m’appelle, va savoir…Je résiste. A la fin de la journée, je lui demande comment il s’appelle. “Victor” me répond-il. Et comme c’est le prénom de mon papa et qu’il a des yeux tous ronds et doux, je finis par lui acheter sa peluche.

Nous sommes chanceux car nous assistons à une cérémonie de prêtres mayas, tous décorés et clinquants dans leur habit traditionnel. Ils font la ronde sur le perron de l’église en rigolant de toutes leurs dents, chaque fois qu’ils entrechoquent leur bâton.

Nous ferons 1 ou 2 achats sur place. Les vendeurs sont durs en affaires. La négociation prend du temps. Nous faisons mine d’aller voir ailleurs, le gars nous retient. A ce petit jeu, nous obtenons moitié prix.

Mais nous devons regagner le bus pour rentrer. Trop tôt, trop vite. Nous repartons un peu frustrés. On était chauds là. On allait acheter la moitié du marché sans doute. Et comme un dessus de lit très colores nous plaisait pour Mathis, nous décidons d’aller l’acheter a Panajachel où se trouvent les mêmes produits. Et là changement d’ambiance. Pour le même tissu, les vendeurs vont de 650 à 2000 quetzals selon les boutiques avec aucune envie de négocier. On fait mine d’aller voir ailleurs…. et on se retrouve dans la rue. Le gars nous laisse partir. Dépités, nous n’achèterons rien.

1 mois dans ce pays haut en couleurs, des paysages magnifiques, des enfants beaux comme des anges et tant de visages croisés. Mais il est temps de regagner le Mexique puis les USA. Le passage de frontière sera douloureux…

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