vendredi 6 mai 2011

Guatemala

2011_04_04_IMG_2704Le passage de la frontière du Guatemala se fait sereinement. Fumigation du véhicule, (ça finit par être vexant à la longue de se faire désinfecter à tout va…), paperasses et sourires de la douanière. Faut dire qu’on commence a etre rodés côté passages de frontières : 5 fois en 9 mois (et ce n’est pas fini). Même le moustachu en collants et bottes avec son petit beret et sa mitraillette, a côte de la caisse à la douane, ne m’impressionne plus. Surtout quand il essaye de parler français. Il fait moins credible de suite. « bijouuure »

Nous voilà lancés sur les routes et dès les premiers kilomètres, le paysage est très vert, très fleuri, très vallonné. Plus joli quoi. On a bien fait de venir, tiens. Allez on allume la radio pour tâter l’ambiance. L’animateur -qui doit être payé au nombre de mots qu’il débite à la seconde,- nous annonce un bon 40 degrés. Et il précise qu’il fait chaud. Ah ? tiens, ils ont l’air marrants dans ce pays.

A chaque entrée dans un nouveau pays, nous devons faire des efforts d’adaptation rapides. Nous devons certes, nous appliquer à convertir la monnaie locale en euros, trouver de la nourriture, décider quasi-quotidiennement de notre parcours et appréhender quelque peu les us et coutumes locales, comme tout voyageur qui se respecte. Mais voyager en Camping -car impose une gymnastique supplémentaire. En effet, il faut trouver rapidement et quotidiennement de l’eau pour remplir le CC (pour la vaiselle, les douches, les wc), de l’eau potable pour notre consommation courante, une usine de gaz pour remplir nos bouteilles, de l’électricité pour charger nos ordis et un lieu sûr pour stationner de jour comme de nuit.

Ce n’est pas toujours simple ! et il y a des jours, il faut l’avouer, on aimerait bien retrouver le confort moderne. Celui ci se resume desormais grosso modo a un robinet ou l’eau chaude coulerait a flots! Et la conduite alors ?

La conduite parlons en. Au Guatemala, ils sont très friands du jeu « celui qui double comme un con ». Si vous êtes un camion de plusieurs tonnes et que vous doublez en montée, dans un virage en dépassant de 30km/h la vitesse autorisée et que vous vous rabattez en tentant de défoncer l’avant de celui qui vient en face tout en écornant le flanc gauche de celui sur lequel vous vous rabattez, vous avez toutes les chances d’être grand favori au jeu. Attention la concurrence est rude, il y a de très nombreux candidats. Mais le titre de champion national est à reprendre à ce pick up qui a doublé celui qui doublait sur le bas côté gauche. Faut avoir de l’imagination quand même là non ?

Nous avons décidé de ne pas jouer, nous. Comment ça on n’est pas drôles ? oh ce n’est pas le fait que l’on roule sans assurance qui nous rende nerveux (ça n’existe pas ici), c’est juste que l’on n’a pas envie d’abîmer la peinture. On est coquets dans la famille. C’est comme ça.

Sur la route, nous en avons plein les yeux : femmes aux robes colorées portant sur leur tête des bassines, enfants aux yeux ronds qui nous saluent, cavaliers chapeautés, petits étals de fruits très colorés… et un homme tout nu. Bah oui. Ce sont des choses qui arrivent. Enfin je crois. Enfin là, quand on croise une paire de fesses, ça interpelle hein. J’imagine qu’il y en a qui supportent moins bien la chaleur que d’autres, non ? Faudrait en parler au gars de la radio, ça lui ferait un sujet.

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Notre première étape est au bord d’un lac aux eaux claires dans lesquelles les enfants plongent en riant : El Remate. Ernesto est propriétaire du terrain que nous occupons et du restaurant adjacent. Il nous demande une petite contribution pour y loger du type consommer une bière. Ce que Arnaud fait de bon cœur. Le soir, dans son restaurant il nous parlera longuement de tout, de rien et de pêche, sa passion. Il ira même chercher dans son congélo sa dernière proie pour nous la montrer. Oh ! la belle bête ! 2011_04_04_IMG_2753

A pied, nous allons acheter quelques fruits et légumes à l’étal du coin et nous connecter à internet dans un cybercafé local. Qui rame, qui rame….

Le matin, des chevaux entourent le CC. Ils se baladent en liberté totale. Rigolo de prendre son petit dej avec un poulain a 30 cm de sa fenetre. Tu veux une tartine ?

Nous allons ensuite a Tikal. Un des plus grands sites maya qui s’étend sur près de 160 km² ! enfin, qui disent. Parceque les gars, ils ont eu la flegme de tout déterrer. Alors comment peuvent- ils savoir sur quelle distance se tient le site, hein ? Encore un coup marketing ça. Pour accéder aux lieux, nous devons passer un gars à barrière qui nous demande si nous avons des animaux. Non juste des enfants, ça compte ?. Un flop. Il nous demande ensuite de rouler dou-ce-2011_04_06_IMG_2794ment, car la route grouille de bestioles protégées. On n’en verra que sur les panneaux : serpents, jaguars, coatis… et même des dindons. Bah oui… j’y peux rien. Si un jour on m’avait dit que j’allais voir un panneau annonçant des dindons, j’aurais rigolé. Comme quoi le voyage mène à tout. Et on rigole donc.

Après 20km, le gars à l’arrivée nous demande en combien de temps nous avons parcouru la route. Rapport aux bestioles sur les panneaux. Qu’il fallait pas écraser. Donc conduire dou-ce-ment, on vous dit. 20 minutes, c’est bon ?

Nous stationnerons sur le parking d’un hôtel qui a la bonne idée d’avoir une piscine et internet. Le soir Arnaud en profite pour se faire piquer le doigt par un taon. 30 minutes plus tard, sa main est tellement gonflée qu’elle parait empruntée à un obèse. 2 jours pour que ça dégonfle. Il faut dire que depuis notre arrivée au Guatemala, une chanson me trotte en permanence dans la tête : celle des inconnus « les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi… ! » Mouais. Il suffit de regarder les jambes de tous les touristes : ils sont tous multi-bouffés. Merci aux fourmis rouges, aux moustiques, aux mouches noires, aux puces et à des tas de trucs dont on ignorait l’existence avant. Du coup, nous sommes rodés : une prise antimoustique la nuit (seulement si on a du courant…), insecticide et repulsif sur la peau. Mais sinon on les aime hein les insectes. Ou pas. Et les enfants de dire « c’est quoi ça ? ce truc là qui vole ? et ça ? ».

Courageux que nous sommes, nous prenons un guide pour qu’il nous emmène voir le lever du soleil sur les pyramides. Un truc à la mode dans le coin. Lever 4 heures du matin. Ouah, c’qu’on est forts. Ça sonne chic non ? « ouais , moi j’ai assisté au lever du soleil sur les pyarmides de Tikal au Guatemala ». Sauf que le truc se révèle un peu couillon : ben la nuit, il fait noir déjà. 2011_04_07_IMG_2823Donc on ne voit rien. Si, je confirme. On avait bien eu l’idée d’amener une torche mais elle est tombée en rade après 100 mètres de marche. Donc, nous voilà marchant dans la foret grouillante de trucs, à la queue leu leu, en essayant de ne pas perde le guide qui trace comme s’il avait rendez-vous. Surtout qu’il a une lampe, lui. Et puis ça monte, ça monte… oh et puis ça redescend. On croise une ou deux pyramides sous le clair de lune, cachées dans la brume. Elles fichent un peu la trouille ces vieilleries à cette heure là. Finalement le lever du jour se fait tranquillement lorsque nous posons-enfin- nos fesses sur la plus haute pyramide du site, face à la jungle. Voilà voilà voilà….alors je résume la situation : nous sommes à moitié endormis, on a froid, on a un peu faim, on est face à une foret de brume qui couine et qui chantonne. Bon, avec un peu de chance, le brouillard va 2011_04_07_IMG_2820se lever et on verra un spectacle extraordinaire. Ah ! pas de bol, le guide nous fait redescendre. C’est cacahuète pour le lever du soleil. De toute façon, aujourd’hui il boude. C’était l’idée de qui l’observatoire de brume en fin de nuit ? hein ?!

Nous achetons des sandwiches avant de retourner sur le site. Mathis a déclaré forfait : il préfère rester à jouer à la DS, lire et dormir ! dans le CC. Le site est quand même plus sympa en plein jour parceque c’est dingue2011_04_07_IMG_2874, ya plein de trucs qu’on ne voyait pas avant. Nous croisons des coatis peu farouches qui sont un peu un mélange de renard et de putois, des singes hurleurs –dont un se casse la figure en ratant une branche et fait un plat sonore 10 metres plus bas. (la honte….) Il y a aussi un pic vert qui en fait est plutôt rouge, des oiseaux qui font leur nid dans des chaussettes suspendues à un arbre etc etc. Oh ! c’est beau la jungle.

Nous croisons Kim, Chris et leurs deux très blondes filles. Néo zélandais, ils voyagent pour 1 an jusqu’au 2011_04_07_IMG_2872Panama. Nous les avions déjà vu à Villa Corona, au Mexique. Adorables à croquer, nous les reverrons à chacune de nos étapes suivantes.

A notre prochaine destination, nous voilà nichés au cœur de la nature. Marie –Jane n’a rien d’une guatemaltaise mais est sympa quand même Smile. Genre baba cool, elle loue entre-autres, des cabanes en bois en hauteur. Entourés d’arbres qui sifflent, nous resterons 2-3 jours avec les pomels et les néo-zélandais à se la couler douce.

Pendant que Virginie fait sa lessive à la main, Mathis apprend et récite, le «  Corbeau et le Renard » pour le CNED, Gabriel se creuse le crane sur ses divisions et Arnaud… ben

2011_04_11_IMG_3040Arnaud décide de se raser le crane.

J’aurais dû me méfier il y a 5 ans, quand il a acheté un sweat capuche Van dutch qui lui donnait un air de voyou casseur de voitures à Sarcelles. J’ai pensé à cette époque « c’est quoi la prochaine étape ? le crane rasé ? ». J’ai eu du flair sur ce coup là. Malgré mes supplications, le voilà qui saisit la tondeuse et y va franco. « Ben quoi, je veux voir comment ça fait ! ». Je suis horrifée. « mais c’est rien, ça repousse ! ». En attendant que ça repousse donc, j’ai bien essayé de l’envoyer dormir dans un hamac, mais comme on n’en a pas, il a bien fallu cohabiter. Au réveil, le choc est terrible : « ah oui, j’avais oublié que t’avais cette tête là, eurk ». Et au déjeuner « ah oui quand même, tu t’es pas loupé… ». Je préviens de suite, si la crise de la quarantaine mène aux tatouages, implants sous cutanés ou percings, je déclare forfait. C’est dit.

Côté capillaire, on est gatés dans la famille : Mathis a les cheveux qui débordent tel un look surfeur et commence à avoir le tic de celui qui se passe la main dans la frange, et Gabriel s’exprime par le haut ce qui explique que je le traite de « coupe à la Champignon-Ananas » au petit déjeuner. Je finirais par l’avoir quelques jours plus tard pour égaliser deci-delà (mais pas plus car monsieur a la fibre capillaire susceptible). Ce qui me permettra ensuite de le traiter de « tête de perruche » par la suite. Entre un crane rasé et deux cranes trop fournis mon cœur balance. …

Sur la route, de nombreux candidats aux élections affichent leur bobine. Election de quoi ? aucune idée mais tant que les guatemaltais le savent eux... Comme d’habitude, les slogans des campagnes sont navrants : « seul le peuple sauve le peuple » « je suis patriote » « pour un guatemala qui change ». Le slogan que je préfère est celui de cette dame qui dit « j’accepte pour toi ». T’accepte quoi ? on t’a rien demandé, va.

2011_04_18_IMG_3393Et puis soudain, un message écrase celui des autres « les politiciens sont de la merde ». Bon. Ben bonne chance hein pour les élections les gars. On va vous laisser.

Pendant que les panneaux s’engueulent, nous, nous allons a Rio Dulce qui-comme son nom l’indique est un fleuve. Nous nous installons a la marina, pleine de yachs de gens aisés et louons avec nos amis Patrick et Virginie une barque privée pour nos deux familles. Un petit gars tout timide va ainsi nous escorter toute la journée sur le fleuve et nous montrer ses merveilles. Arnaud s’équipe de sa petite casquette parceque le soleil ça tape sur un crane tout nu.

2011_04_13_IMG_30982011_04_13_IMG_3137Nous découvrons en premier lieu , l’Ile aux oiseaux avec des cormorans et des bécasses blanches qui discutent en haut des arbres, puis les petits villages dont certains ne sont accessibles qu’en bateau. A notre approche des nuées d’enfants en canoé tentent de nous vendre des tas de trucs  type coquillages et trucs tressés. Ensuite nous faisons escale à Livingston au bout du fleuve à l’orée de la mer. Ce village est étonnant car peuplé de rastas et de mamas qui font des tresses. Un village à 2 de tension où seuls les touristes s’agitent. Les autres regardent. Une mama black propose de tresser les cheveux de mathis avec des fils. Ça va pas non ?!!

2011_04_13_IMG_3215Puis nous allons dans un restaurant sur piloti où nous degustons face à ce fleuve magnifique des crevettes et des crabes grillés à l’ail. Oui merci, ça va, on n’est pas malheureux. L’ultime étape de la journée est dédiée à la relaxation car les garçons se baignent dans des sources d’eau chaude (bouillantes presque). Ils en sortiront tous ratatinés et détendus. Et puants le souffre.

2011_04_15_IMG_3286A Quirina, on trouvera de nombreuses stèles remarquablement bien conservées et qui plaisent a l’UNESCO. Des grandes, des petites, des belles, des très belles. Mais ce n’est pas ça qui nous marquera le plus. Installés sur le parking du site, nous passerons une nuit mémorable. Le site a la drôle de particularité de se trouver encerclé d’une des plus grandes exploitations de bananes du pays. Du coup de nombreux camions entrent et sortent jusqu’à tard dans la nuit et recommencent tôt le matin. Et on les entend bien parcequ’ils passent à quoi- 5 mètres de nous, à grand renfort de « vroumm tacatac ». Quand d’autres comptent les moutons, nous pourrions compter les poids lourds pour nous endormir me direz vous. Mais là, je sais pas, ça le fait pas. Marche pas bien.

Et puis quand on croit enfin avoir dompté son oreiller, c’est la guerre dans le camping car. Des avions chargés d’engrais et/ou d’insecticides volent au dessus des bananes en faisant de sonores aller/retours. « Ouaonnnnnnnnnnnn ». « re-ouaonnnnnnnnnnnnnn ».

Notre lit vibre de toutes ses lattes. Re-vibre. Zut on va se dévisser si ça continue et on aura un CC en kit à revisser. C’est malin. Je regarde le plafond. Qui vibre. « mais pourquoi donc sommes nous là et pas ailleurs ? ! ». M’enfous, je reste dans mon lit quand même. Les avions s’en vont, bientôt remplacés par un « vroum » plus gros que les autres. La sensation d’avoir un camion à la place du cerveau. J’entrouve la fenetre. Un bus scolaire est stationné à 2 mètres de nous et décharge des demoiselles de 12 ans bien bavardes a 7 heures du matin. C’est qu’ils se levent tot dans ce pays. Bon. Puisque tout le monde s’y met. Je vais descendre de mon échelle et prendre mon petit dej. Mais c’est pas sympa hein.

La chaleur nous oppresse. Le CC annonce 45 degrés. Un jardinier me confirme « bah oui, c’est avril le mois le plus chaud ici ». Ah. Pourquoi n’ont-ils pas mis un panneau à la frontière du type « vade retro fait trop chaud ce mois ci, touriste tu vas fondre, reviens plus tard » ? hein ??

Le Biotope du Quetzal. En voilà une destination pour perdre quelques degrés. Allons donc voir l’oiseau mythique, niché dans la montagne !

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