mercredi 5 janvier 2011

Mexiiiii-cooo

Ce matin, nous passons la frontière mexicano-américaine sans faire gaffe. Nous nous enfilons dans la file « rien à déclarer » et avant d’avoir dit ouf, nous sommes au centre ville de Tecate. « Bah, on est au Mexique là ? déjà ? bah, ils sont où les douaniers ? youhou ?». Le passage est tellement aisé qu’on aurait presque l’impression de n’intéresser personne. Vexant. Aussi nous nous garons et retournons à pied, à la recherche des douaniers. « yaaa quelqu’uuuun ? »

Nous trouvons les américains, bien cachés derrière un building. Le petit gars à son bureau est le douanier le plus heureux des Etats-Unis car il rigole, plaisante et déverse sa joie de vivre entre chaque phrase. Nous lui rendons les cartes vertes pour qu’il les enregistre et que nous soyons officiellement sortis du pays. Je lui demande s’il a des conseils pour le Mexique « ouh ! n’y allez pas ! ça craint ! nooon je rigole, ya plein d’américains qui ont des résidences là bas, allez y ouaf ouaf ». Très drôle.

Puis nous cherchons le bâtiment des mexicains. Nous ouvrons une porte derrière laquelle se trouve une créature venue de l’espace. La douanière a des ongles de 2 centimètres où sont collés des tas de trucs qui brillent dessus et affiche un regard vide de toute vie.

Elle ouvre nos passeports un à un avec une lenteur de paresseux. Nous lui demandons un visa pour 6 mois, histoire de voir venir. Elle nous envoie à la banque située 3 rues plus bas. Elle est impressionnante car elle parait vissée à sa chaise et ses mouvements sont à l’économie.

Nous allons donc à la banque en nous demandant à chaque croisement comment on fait pour traverser. Il n’y a pas de trottoir, pas de panneau si ce n’est pour les voitures. Alors nous observons le citadin local pour faire comme lui. Allégés de 260 pesos par personne, nous retournons auprès de notre extraterrestre de service avec nos justifs. Lenteeeemeeeent, elle nous demande de remplir le formulaire. Elle est le genre de personne à qui on a envie de dire « toc toc, ya quelqu’un là dedans ?? ». Nous obtenons nos visas. Je lui demande ensuite les démarches à faire pour notre véhicule. « demandez à l’extérieur du bâtiment ». Sauf que les douaniers extérieurs qui ont une activité débordante (regarder les voitures passer) me font des yeux ronds quand je leur pose ladite question. « pour quoi faire ? » « ben déclarer le véhicule, l’import d’un véhicule étranger tout ça tout ça » « pourquoi faire ? » « ben chépa, faut pas ici ? » « bah non pourquoi faire ? ». Bon. Là je me rends compte que je ne suis pas guérie des Etats Unis et de leurs procédures …Bienvenue au Mexique.

Nous regagnons notre CC et après un passage express au Mac Do (où j’apprend que « papa » veut dire « patate –enfin-pomme de terre », j’en connais un qui va apprécier…), nous déjeunons en 15 minutes sur la route. Nous sommes en effet pressés d’arriver à Ensenada, la plus grosse ville de la Basse Californie nord, avant la nuit. Il nous a été fortement déconseillé de conduire de nuit pour des raisons de sécurité et nous suivrons toujours ces recommandations. Les 100 premiers kilomètres sont effectués à une moyenne de 50 km/h. La seule route est en travaux. Et quels travaux ! Ils n’y vont pas par le dos de la cuillère ! Nous nous retrouvons les roues dans des chemins de terre avec des trous gros comme des ballons et des dénivelés qui forcent le CC à se pencher parfois à 20 degrés. Et là, nous sommes bien contents d’avoir un double essieu à l’arrière.


Nous arrivons au camping d’Ensenada où un petit Mexicain nous accueille. Nous discutons du prix pendant bien 10 minutes car il veut des dollars plutôt que des pesos, ce qui ne m’arrange pas et en plus il n’a pas la monnaie. Nous finirons par un mix des deux. Mon espagnol est rouillé mais je me débrouille. Sauf qu’ici, c’est un pays de machos et les mexicains s’adressent plus naturellement à Arnaud qu’à moi. Celui-ci, leur fait des gestes de pantomime vers moi avec un grand sourire « nono yo no abloo ». Car contrairement aux USA, ici, il ne comprend rien à part peut être « corona » et « tequila ». ça promet.

Ce camping est situé en centre ville et cloturé la nuit. Le petit mexicain m’a assuré qu’il n’y avait pas de discothèque à coté qui pourrait nous déranger comme l’indiquait le guide que nous avons acheté. Il avait raison. C’était un bar Karaoké. Je n’avais qu’à être précise dans ma terminologie (en espagnol, je peux toujours essayer…) Jusqu’à 3 heures du matin, les mexicains ont fait la fête sur des musiques du style « le petit bonhomme en mousse ».

Puis nous allons au supermarché pour faire le plein. C’est une agréable surprise que de découvrir beaucoup plus de produits européens qu’en Amérique. J’achète des Ferrero Rocher pour les enfants. Je retrouve le lait en brique (il était vendu uniquement au rayon frais aux USA). Je découvre le rayon pâtisserie et boulangerie, immense. J’espionne la ménagère pour comprendre
qu’il faut prendre un plateau et une pince, se servir et aller se faire étiqueter par une dame à coté du rayon. Le rayon fruit et légumes regorge d’avocats, de bananes tropicales, de papayes, pastèques, citrons verts, salades, piments de toutes tailles et même des feuilles de cactus. Et aussi un paquet de trucs que je n’avais jamais vu avant et je ne sais pas ce que c’est. Des flacons de désinfectant pour l’eau et les légumes sont vendus au même rayon. Un petit vieux vient nous aider à décharger les courses dans notre CC et à ranger notre caddie. Va pour le petit pourboire même si on ne t’avait rien demandé.

Puis nous quittons la ville en apercevant de véritables bidons villes ...

Nos débuts au Mexique, il faut l’avouer, ne nous plaisent pas beaucoup. Les routes sont épouvantables à bien des égards. D’abord leur état est assez pathétique et nous roulons assez doucement de peur de casser la mécanique. Ici, il y a des « topes » c'est-à-dire des dos d’ane. Le premier nous avait surpris, on ne l’avais pas vu. A 50km/heure, ça plane grave et la vaisselle ne s’en remet pas. Arnaud s’obstine ensuite à me dire « tu me dis hein, si tu vois des topless hein ? ». Des Topes, pas des Topless. Voyons


Ensuite leur façon de conduire : aucun respect des lignes, des limitations de vitesse, des piétons …et doubler sur une côte ou un virage, ne les gène pas une seconde. Résultat : de nombreuses croix sont présentes tout au long de la route comme un témoignage de tant d’imprudences. Il y en a tant, qu’intriguée, je me mets à compter. Juste pour avoir une idée. J’en verrai 72 sur une distance de 50 kilomètres…et parfois par paquet de 4.

De nombreux chiens errants sont présents dans les villages et il n’est pas rare d’en voir renversés au bord des routes. La pollution est également une surprise. Sacs plastiques déchirés, sodas, cannettes, cartons, verre, pneus, carrosserie…Tout au long de l’autoroute et des villages, il n’y a pas un mètre sans déchets. Même en plein désert, la pollution est omniprésente.
Les villages sont traversés par une route pavée sur laquelle nous circulons. Le reste n’est que terre et des petites échoppes parfois délabrées sont disposées de part et d’autre. Des enfants rentrent de l’école seuls et bien trop près de la route à mon goût. Une vie modeste voire miséreuse nous saute aux yeux surtout lorsque nous croisons une clocharde dans un etat effrayant….


Puis nous traversons de nombreux barrages militaires. Il y en aura 5 avant d’arriver à notre destination. Nous allons au sud, à la Playa del Coyote, rejoindre nos amis les Piots. Les militaires, vêtus de beige et armés jusqu’au dents, sont toujours aimables et nous laissent passer rapidement. On n’embête pas les touristes. C’est tout de même impressionnant. A notre premier barrage, deux 4x4 débarquent 5 militaires armés jusqu’aux dents, cachés par des cagoules. Gabriel « ouah, ils tournent un film ! » « euh, non ». J’aurais bien voulu les photographier mais j’ai eu peur qu’ils soient un chouille susceptibles…..

Nous serons ensuite en plein désert où se trouve une grande variété de cactus. Nous croiserons des chevaux sauvages, des vaches perdues, et des vautours qui leur tournent au dessus de la tête. A moins que ce ne soit au dessus des nôtres ?
Le paysage est d’un ennui cruel, il faut le dire… et comme on rigole bien par ici, sur près de 600 kilomètres, il n’y a aucune station d’essence et pratiquement personne. La blague. La grosse blague. Nous sommes contraints de faire un détour de 70 kilomètres aller/retour pour en trouver mais comme nous sommes chanceux, nous ne tomberons pas en panne d’essence. Nous remplissons même un bidon en plus comme réserve. On ne sait jamais…

Le voyage en Basse Californie du Nord n’est dons pas hyper marrant. Les mexicains sont très courtois mais observent une distance très pudique avec les touristes. Un peu froid comme accueil après les Etats Unis, je dois dire. Alors que nous passons le 28 ème parallèle, nous pénétrons en Basse Californie du Sud. Une espèce de frontière virtuelle où on nous demande 20 pesos pour fumiger le CC. Enfin, balancer des jets de flotte sous les roues pendant 3 secondes. Mouais..

A Guerrero Negro, nous ferons notre premier restaurant mexicain. Un restaurant de poisson car c’est celui près du camping. Les enfants mangent des tacos et nous des crevettes grillées à l’ail et une cassolette de poisson. Délicieux. Et même pas malades.

Puis nous arrivons enfin à destination. Nous sommes accueillis par la famille Piot mais également par un couple : Sue Ellen et Sam. Elle est française et lui anglais. Nous serons bientôt rejoints par des québécois : Annick, Jocelyn, Doriane et Alexis. Puis par une autre famille Française : Sylviane, Gilles, Arthur et Adrien. Une joyeuse troupe.
Les enfants se retrouvent avec joie et passent leur journée à jouer dans le sable et à se courir après en maillot de bain. La plage où nous avons élu domicile est couleur émeraude. Nous sommes à quelques mètres seulement du rivage et nous nous endormons le soir au son des vagues qui roulent. Ahhh ça va mieux.
Bien sur de nombreux CC américains sont également installés ici. Des mexicains passent tous les jours pour proposer un ravitaillement en eau, en crevettes, en noix de saint jacques, poisson, poivrons farcis et accessoirement nappes et sombreros. On a même vu un camion venir remplir les bonbonnes de gaz
des CC stationnés. Je comprend mieux que les américains ne bougent plus pendant des mois une fois installés ici. Le « room service » ou plutôt le « beach service » est plutôt sympa !

Nous resterons là 10 jours, le temps de passer les fêtes en bonne compagnie.
Le soir de Noël sera un grand souvenir. Un collègue américain a eu l’idée de créer des lampions dans des sacs en papier et les a tous disposés le long de la plage. A cela vient s’ajouter un grand feu sur notre campement et quelques feux d’artifice. L’ordinateur
chante et nous dînons dans une ambiance joyeuse entre grands voyageurs. La petite cabane de plage a été aménagée avec des lampions de noël, une piňata père noël trône au fond et des guirlandes y sont même accrochées. Et le bruit des vagues… Nous avons une pensée pour nos familles, enneigés jusqu’au cou qui à cette heure sont déjà en train de digérer leur repas de fête. Le père Noël vient en kayak ici pour approvisionner les petits en cadeaux. La cabane au petit matin en est remplie et nos enfants font au petit matin comme tous les enfants : ils mettent du papier cadeau déchiré partout en sautillant et en comparant leurs acquisitions.

Ensemble, nous allons au village le plus proche : Mulege où nous faisons lessive, Internet, emplettes et courses. Acheter de la nourriture dans ces petites échoppes est toujours une expérience étonnante. Les légumes font la gueule, et la viande est entassée dans une bassine dans un frigo et quand on la dérange, elle se montre gluante voire odorante. Et comme elle est pudique, il ne faut pas lui demander son age. Hum ! miam ! Il faut revoir nos critères européens si l’on veut manger autre chose que du riz. A vos boyaux ! prêts ? partez ! Alors pour conjurer le sort, il est nécessaire de pré-désinfecter le corps avec de la bière et de la tequila ananas. C’est médical. On est obligés.


Les enfants se sont inventés une cabane mystérieuse dans les rochers où ils passent le plus clair de leur temps. A la douche, mathis est griffé de partout. « mais vous faites quoi dans cette cabane ? ». « Ben rien… ». Ben voyons. Aussi, je me décide le lendemain à aller voir. Cette cabane est en fait le sommet d’un énorme rocher. Et pour y accéder il faut slalomer entre les détritus (PQ, caca, bouteilles, verre…). Sympa. C’est tellement dégeu, que je dis à Mathis de cesser ses activités d’Indiana Jones des bas quartiers. Ils éliront donc domicile dans une « taqueria » abandonnée, plus correcte.

Les enfants s’éclatent : kayak, DS, explorations, trottinettes, jeux avec les chiens, séances DVD, disputes. Mathis a les cheveux tellement longs maintenant que quand ils sont salés et sablés on dirait du carton. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il assaisonne son lit de sable régulièrement. Et Gabriel aussi.

Entre deux barbecues, j’observe la pêche des nombreux pélicans locaux. Cela me fait penser à la pêche des fous de bassant mais en plus rigolo. Ils ont pas de bol ces pélicans : leur bec est loin d’être aérodynamique et quand ils plongent dans l’eau à la verticale, ça fait un grand « plouf » sonore. Plouf plouf plouf donc car ils sont plusieurs. Des queues de poisson dépassent de leur bec en gigotant. Ça doit chatouiller. Marrants les pélicans.

Puis vient le nouvel an. Chacun y va de sa modeste popotte. Ce sera poivrons au miel, toasts de pâté, gambas à l’ail, tomates mozzarella, tacos, salade de fruits, guacamole, gâteau au chocolat… pas mal pour des SDF. Arnaud ne perd pas ses habitudes parisiennes : il branche son ordinateur et diffuse sa playlist de soirée, ce qui crée une joyeuse ambiance (pour info, un rock sur le sable, ça le fait).
Les hommes ont trouvé un reste de palmier agonisant pour nourrir le feu de camp et tandis que les enfants courent dans tous les sens, nous les grands, papotons voyage et autres philosophies. Alléchés par le bruit et le feu, des américains viennent nous rejoindre. Il y a bientôt un monde fou chez nous. Ça parle français et anglais dans tous les coins. A minuit, nous trinquons avec une bouteille de champagne. Cela sera également un grand souvenir : un nouvel an sur une plage au Mexique autour d’un grand feu avec plein de gens que nous connaissons peu mais que nous apprécions.

Les petits déjeuners sont collectifs, les pieds dans le sable et le soleil sur la tête. Arnaud : « c’est dingue, moins j’en fais, moins j’ai envie d’en faire… ». Les québécois nous initient au langage « tabernacle, hostie, calice ! » Leurs gros mots sont tous tirés du religieux. Quand je pense que chez nous c’est plus en dessous de la ceinture.. Annick est masso thérapeute et me fais un massage sur la plage. Trop cool.

Les trois chiens du groupe plaisent aux enfants : Noisette, Alfie et Big Jim. Quand l’un devient sur-excité au moment de nos repas, l’autre reste les pattes dans l’eau en regardant les poissons pendant des heures. Quand l’un pleure pour monter dans le kayak, l’autre squatte les fauteuils de plage. Et régulièrement ils partent en trombe quand un passant passe, en aboyant bêtement. Une vie de chien quoi.

Nos journées sont courtes et bien remplies : parties d’échec, séances kayak, observation des raies cachées sous le sable, course après les lions de mer, cuisine, lecture, et mon sport favoris : lutter contre le sable qui entre dans le CC. C’est toujours lui qui gagne, le salaud. Jusque dans mon lit. Je peux pas lutter. Merci pour le gommage nocturne alors.

Puis le temps se gâte un peu. Quelques nuages, du vent… les températures chutent de plusieurs degrés. A tel point que nous dînerons dans nos CC le soir. Il est temps pour nous de poursuivre notre route.





















































































































































































































































5 commentaires:

  1. Hola les Lecherf,

    Jusque là, cela allait, mais les photos de la plage, du soleil, des apéros, des potes... C'est insoutenable vu d'ici ! Terminé, je ne regarde plus votre blog pendant 1 semaine...
    BONNE ANNIVERSAIRE A ARNAUD
    Eric & Co

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  2. Hola bonne année (Bonus & version longue à lire sur votre gmail) et merci pour cette fenêtre ouverte sur le Mexique...et vos insoutenables - je suis du côté de la Thibaulteam que ne connais pas mais ça n'empêche- beach parties et ces sourires béats, alors que nous caillons sévère depuis plus d'1 mois ; Attention ! cela peut en agacer certains... jaloux ? pas du tout *!*
    Et maintenant Oli (bonsoir en espagnol ;-) ce "bon mot n'est m^me pas de moi, c Zoé qui l'a trouvé lors de notre périple en espagne et au portugal...
    Biz

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  3. coucou les ptits loups,

    coucou les pttis loups ! d'abord bon anniv a Arnaud ! On est content de vous savoir au Mexique où l'on vous imagine très bien, puisque l'on connait. Cool les fêtes de fin d'année, mais arrêtez les détails sinon on vous rejoint! Jamais très loin la valise.
    De notre côté nous avons passé les fêtes sur des plages au soleil de l'ile maurice, très bien aussi !! on vous embrasse. Bises, les nassiri

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  4. Bonne année à vous quatre, bon anniversaire Arnaud, et bonjour à tous.
    Enfin, on a réussi à s'inscrire pour vous écrire!!! Alors, quant à un voyage comme le vôtre, c'est pas gagné...
    On suit vos aventures régulièrement depuis le début.
    On est super ravi pour vous, pour vos rencontres. Allons-nous vous reconnaître à votre retour ?
    En tout cas, félicitations pour les textes croustillants et souvent désopilants (: un bonheur à lire).
    Photos EXTRAS.
    On vous embrasse. A bientôt
    Famille OLLIVIER (sous le pseudo de Jean-Baptiste)

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  5. Feliz cumpleaños Arnaud! On a aussi la plage ici mais sans doute pas dans les mêmes conditions climatiques.

    Comme avec l´age tu deviens sage, tu as dû laisser gagner le tatoué aux échecs (faut sans doute pas l´énerver).

    Le blog est génial et Estelle a un vrai talent d´écriture... Feliz año nuevo desde Barcelona. Un abrazo fuerte

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